Si Yayi a nommé le jeune Koutché comme ministre de l’économie et des finances en remplacement d’un colosse de la BCEAO comme Jonas Gbian, c’est n’est pas par hasard. Cela répond à n’en point douter à un casting politique bien huilé. Loin d’être une consécration, cette nomination à tout l’air d’un cadeau empoisonné qui risque d’anéantir toutes les ambitions politiques de Koutché…
La grosse surprise de ce remaniement ministériel opéré par Yayi, c’est bien la nomination de Komi Koutché comme ministre de l’Economie et des Finances. Même si certaines personnes s’accordent à reconnaître certaines qualités managériales et l’engagement de l’homme à toujours donner le meilleur de lui-même, il n’en demeure pas moins vrai que ce choix de Yayi a du mal à passer au travers de la gorge de certains experts financiers du Bénin. Comment peut-on enlever Jonas Gbian, un haut cadre de la BCEAO, et le remplacer par un profane comme Komi Koutché? Toute la problématique est ce niveau. Mais, à y voir de plus près, cette nomination que d’aucuns qualifient de consécration (peut-être à juste titre), n’est pas naïve. Elle relève d’un casting politique bien muri par Yayi. En effet, depuis qu’il est balancé au FNM et à la communication, Komi Koutché n’a jamais cessé de s’illustrer par une sur-médiatisation de ses actions et des réformes initiées par le chef de l’Etat. Il adore plastronner pour montrer à Yayi que c’est lui le maître de jeu. C’est lui qui prend le devant de tout. C’est lui qui comprend et doit parler de tout sauf de rien. Et ça lui marche, même s’il en fait un peu trop, parfois plus que le président de la République lui-même. Selon certaines indiscrétions, cette attitude de Koutché n’a jamais plu au chef de l’Etat.
Et pour mettre fin au bling bling et aux ambitions de ce jeune zélé un peu prétentieux sur les bords, Yayi n’a trouvé autre moyen que de le propulser vers le sommet en le nommant ministre de l’Economie et des Finances afin de mieux le larguer par la suite. Voilà qui donne raison à eux qui chantent partout à tort ou à raison que Yayi n’hésite pas à dézinguer et à réduire en poudre tous ces collabos qui s’affichent mieux que lui. C’est pourquoi, au-delà de tout, Koutché doit percevoir cette consécration comme un cadeau empoisonné et marcher désormais sur des œufs quand il s’agira de faire des déclarations sur telle ou telle situation qui engage la vie de la nation béninoise. La moindre erreur lui sera fatale. Justin Gbènamèto, Lionel Agbo, Armand Zinzindohoué, Adovèlandé Simon pierre, Patrice Talon et consorts savent ce que veut dire : servir avec zèle le chef de l’Etat.
