On en sait davantage sur les raisons du long séjour du président de la République hors du territoire national.
Alors que les rumeurs les plus folles insistaient sur un check-up sanitaire du numéro 1 béninois, elles n’avaient toutefois pas pu préciser de quoi il souffrait. Mais depuis lundi dernier, lui-même a révélé au public ce dont il a souffert.
Il n’était pas obligé, mais il l’a fait. En donnant son avis favorable au secrétaire général du gouvernement de mettre sur la place publique le mal qui l’a retenu loin de ses compatriotes, le Chef de l’Etat a surpris plus d’un. « Le Président de la République a fait part au Conseil qu’il a subi une intervention chirurgicale au niveau de la prostate à l’occasion de son séjour à Paris », précisait le relevé du Conseil extraordinaire, le premier du genre.
Cette information a pris de court tout le monde. Car, connaissant Patrice Talon comme un homme d’une discrétion relevant du naturel, on ne saurait imaginer qu’il allait divulguer une information aussi sensible et relevant de sa vie privée. Il s’agit d’un acte de courage, d’humilité et de respect du peuple, celui-là qui lui a confié les rênes du pays.
C’est donc en toute conscience qu’il a donné son quitus. Une marque de grandeur exceptionnelle qui prouve combien il aime ses compatriotes, car on ne peut confier son intimité qu’à ceux qu’on a en haute estime. Et le communiqué du secrétaire général du gouvernement a été très clair : « Au cours de la séance, le Chef de l’Etat a indiqué aux membres du conseil qu’il est en bonne santé. Il a cependant souligné combien il lui importe d’informer ses compatriotes des détails de son état de santé, tout en respectant une certaine pudeur propre à notre culture et à nos usages ».
Ainsi, au plan spirituel, cet acte peut être interprété comme celui de quelqu’un qui a la crainte de Dieu et qui, ayant frôlé le pire, sait désormais comme ecclésiaste que tout est vanité et poursuite du vent sous le soleil. Même fort que vous êtes, vous êtes vulnérable face à la maladie. C’est aussi un acte de quelqu’un qui croit du tréfonds de son cœur qu’il n’y a rien de cacher sous le soleil.
Tout finit par se savoir. Surtout quand on arbore le manteau de président de la République qui a la responsabilité d’assurer à chaque citoyen un mieux-être. Par ici en Afrique, les dirigeants n’ont pas cette ouverture d’esprit d’étaler leurs ennuis de santé. Les cas sont légion. Mais au-delà de tout, ce qui importe de saluer est la bonne forme du chef de l’Etat et sa disponibilité à aller au front pour sortir les Béninois de la misère et de la honte.
C’est ce qui est essentiel, et il faut le soutenir, prier davantage pour que Dieu le préserve de tout mal. Que nos bouches commencent par débiter des bénédictions sur l’homme fort du pays !
Par Solange Sègbégnon