Visiblement, les autorités béninoises ne mesurent pas encore les risques qu’elles courent avec leur décision qui fait désormais obligation aux béninois de se mettre sous casque. En effet, dans un contexte où la misère gronde un peu partout, le chômage des jeunes voltige de record en record, l’insécurité, de manque d’emploi, de frustration, de déception et de colère générale du peuple béninois, imposer le port de casque, c’est choisir délibérément de provoquer les béninois et les pousser au soulèvement. Les événements qui se sont déroulés dans la zone de Minontin et à Vodjè (deux villes phares de Cotonou) sont le signe du ras-le-bol des béninois. Même le drapeau national du Bénin a été brûlé au nez et à la barbe de la police nationale en signe de courroux.
Quand bien même, cet acte est à déplorer, il donne néanmoins la preuve que le peuple béninois est fatigué et n’est plus en phase avec le régime en place et de ses initiatives. En clair, le peuple béninois est aujourd’hui blasé. Il en a marre. Il ne veut plus rien en entendre. Selon les arguments développés par les autorités pour imposer le port de casque, c’est pour sauver des vies. Question : quelle vie veulent-elle sauver maintenant? Depuis 1972 que cette mesure a été prise, c’est maintenant que le pouvoir en place trouve qu’il faut protéger la vie des béninois en leur imposant de se réfugier sous casque.
Et comme le ridicule ne tue pas au Bénin, certains éléments de la police nationale rappellent éhontément que c’est une décision de 1972 et qu’il n’y a pas de raisons qu’elle ne soit pas appliquée. Il n’y a qu’au Bénin que de telles âneries puissent être entendues. Un grand n’importe quoi. De toutes les façons, aucune décision ne peut contraindre à porter un casque quand bien même le port de casque est important. Le rôle de l’Etat ne limite seulement à la sensibilisation et non à la répression comme ce qu’on observe actuellement dans le pays. Ce qui est certain, le vent va souffler, et les béninois découvriront ce qui est caché derrière cette opération qui impose le port de casque aux béninois qui n’arrivent plus aujourd’hui à avoir un repas par jour.
Hervé Alladé