(Le peuple béninois se mobilise pour lui réserver un accueil chaleureux)
Annoncé depuis plusieurs mois, l’homme d’affaires, objet de toutes les attentions, Patrice Talon sera bel et bien à Cotonou dans quelques jours. Les mouvements de Jeunes, de femmes, des têtes couronnées, des réseaux d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires béninois, des personnalités politico-administratives, les syndicalistes, les organisations de la société civile ; tous se mobilisent déjà un peu partout sur l’ensemble du territoire national pour lui réserver un accueil digne du nom. Plus qu’un retour à la maison, ce sera un grand moment de célébration pacifique.
Après la grande mobilisation et la liesse populaire observées autour d’Olivier Bocco avant-hier, à l’Aéroport international, Bernardin Gantin de Cotonou, le peuple béninois s’apprête à vivre un évènement de taille. Le richissime homme d’affaires, Patrice Talon, très connu pour son influence dans les milieux politiques mais aussi économiques, est annoncé à Cotonou dans quelques jours, après trois années passées en exil en France. Une nouvelle qui suscite déjà sur l’ensemble du territoire national la mobilisation générale. Les mouvements de jeunes, de femmes, des personnalités politico-administratives, les syndicalistes, les têtes couronnées, les réseaux d’entrepreneurs et même des organisations de la société civile, tout ce beau monde s’affaire pour lui réserver un accueil chaleureux. Pour rappel, Patrice Talon avait trouvé refuge en hexagone après une brouille entre lui et le Chef de l’Etat, Boni Yayi, dont il était l’ami intime. Ce dernier l’accusait non seulement d’avoir tenté d’attenter à sa vie mais aussi d’avoir essayé de fomenter un coup d’Etat pour le renverser et mettre ainsi fin à son mandat constitutionnel. Ces deux affaires ont tenu en haleine le peuple béninois pendant la première moitié du deuxième et dernier quinquennat du Dr Boni Yayi avec ses vagues d’emprisonnement de proches du Chef de l’Etat, de radiation de magistrat et beaucoup d’exilés politiques. Patrice Talon était alors considéré comme l’ennemi n°1 à abattre. Ces affaires ont été détruites au Bénin. Pour le régime et ses thuriféraires, c’est lui qui voulait tuer Boni Yayi. Mais la justice béninoise et la justice française l’ont blanchi et le président de la république a fini par accorder publiquement son pardon à tous les mis en cause dans la double affaire de tentative d’empoisonnement et de tentative d’assassinat, grâce à la médiation, dit-on, du secrétaire général de la francophonie d’alors, l’ancien chef de l’Etat sénégalais, Abdou Diouf.
Un mécène politique hors gabarit…
Longtemps demeuré un soutien des hommes politiques (il était parmi les plus gros contributeurs de Yayi Boni pendant les campagnes présidentielles de 2006 et 2011. Et aujourd’hui une bonne partie des leaders d’opposition bénéficie de son soutien financier), il a décidé, selon certaines indiscrétions, de se jeter lui-même dans la bataille politique eu égard à la gestion décriée du pouvoir par Boni Yayi. Il est pressenti comme l’un des sérieux candidats à la présidentielle de 2016. Des soutiens fusent déjà de toute part en sa faveur. C’est donc un grand retour que se prépare à célébrer, dans quelques jours, le peuple béninois. Mais l’annonce du retour de Patrice Talon au Bénin ne rencontre pas un écho favorable chez Boni Yayi. Selon certaines indiscrétions cependant, le Chef de l’Etat aurait déjà alerté le ministre de la justice, le procureur général de la cour d’appel de Cotonou et la brigade économique et financière pour que le magnat du coton soit cueilli et écouté relativement à une affaire d’achat d’intrants dans le cadre de la campagne cotonnière 2011-2012.
Nécessité de préserver la paix
Il faut à tout prix éviter à Patrice Talon les mêmes tracasseries qui ont été infligées à son bras droit, Olivier Bocco, à sa descente d’avion. La moindre tentative du régime de procéder à un quelconque règlement de compte peut dégénérer. Que Dieu nous épargne du pire. Mais déjà, les appels à l’union et à la réconciliation se multiplient. Tous appellent à éviter une énième tension sociale inutile comme ce qu’a connu le Bénin, il y a peu, avec l’affrontement Yayi-Azannaï. Boni Yayi doit donc éviter de jeter de l’huile sur le feu en tentant de pousser le bouchon très loin. L’heure de la grande réconciliation a sonné et c’est l’occasion pour le Chef de l’Etat de prouver aux yeux du monde entier qu’il a vraiment pardonné ses ‘’pécheurs’’. Le Bénin a plus que jamais besoin de tous ses fils et filles. La construction de l’économie nationale en dépend.
