C’est désormais clair que les béninois doivent ouvrir grandement leurs yeux pour bien voir ce qui se prépare. Bien que la constitution du 11 décembre 1990 limite le nombre de mandat à deux non renouvelable, les apparatchiks du régime se battent des pieds et des mains pour offrir un 3ème mandat en bonus pour Yayi. Après les propos à polémiques de Fatouma Amadou Djibril, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche qui estime que :« …si le peuple le décide, sa volonté sera respectée », ce qui lui a valu une bonne correction, c’est le tour du Ministre de l’Enseignement Maternelle et Primaire, Eric N’DAH de faire aussi son show avec des déclarations tout aussi étonnantes lors d’un petit meeting organisé dans le Nord avec des caciques FCBE. Pour lui, « …seul Dieu sait ce qui va ce se passer en 2016, c’est-à-dire dans 20 mois …», et pour compléter le tableau, c’est Azaria Naomie, qui clame haut et fort que Yayi n’a encore choisi aucun dauphin en exhortant les populations à ne pas croire aux propos de ceux qui viennent leur dire qu’ils sont les dauphins de Yayi. En effet, à la lumière des déclarations Eric N’DAH, si on considère que « seul Dieu sait ce qui va se passer en 2016… », cela voudrait dire que si Dieu veut que Yayi ait un 3ème mandat, il l’aura et rien ne pourra l’arrêter quand bien même il aura chanté et continue de chanter urbi et orbi qu’il est à son deuxième et dernier mandat.
A y voir de plus près, on comprend aisément que les déclarations d’Eric N’ DAH n’ont pas été faites par hasard. Elles obéissent forcément à une stratégie bien précise et bien définie par le régime en place. Pendant que Fatouma confie que la volonté du peuple sera respectée, Eric N’DAH pense lui, que seul Dieu sait ce qui va se passer en 2016, et à Naomie Azaria de conclure que Yayi n’a encore présenté aucun dauphin. Ce qui montre clairement qu’il y a anguille sous roche et que la veille citoyenne doit être de mise pour barrer la voie à tous ceux qui veulent braquer et assassiner la démocratie béninoise en accordant un 3ème mandat à Yayi.
Joseph Kintossou