Ce qui fait le pouvoir est rarement ce qui fait l’autorité. Sachez-le pour comprendre que le fondement de tout pouvoir c’est ce que vous valez intrinsèquement aux yeux de vous-même et surtout au regard des autres sur les plans de la morale, de l’éthique, de l’organisation, de la technique et de la solidarité. En somme, est-ce que votre profil psychologique est d’ordre vaniteux ou empathique ?
Quand vous utilisez le pouvoir pour construire votre autorité, l’histoire retiendra de vous le profil d’un dictateur en quête de reconnaissance d’un MOI de terreur, d’une passion pour l’arbitraire et d’un Moi qui s’épanouit avec la souffrance des autres.
Le dictateur ne se sentant fort que dans les rapports de force et dans les stratégies de violence et d’humiliation des autres, il finit toujours par se retrouver un homme seul. Ainsi s’amorce la décadence des forts quand les faibles coalisés finissent par transformer leurs frustrations accumulées dans le silence en forces du refus et de l’insoumis. C’est comme cela que naissent les démocraties inattendues. En ce moment, les faibles deviennent intraitables. C’est la débandade dans le rang de ceux qui se croient trop forts pour négocier avec les faibles. Et là, chaque fort a des comptes à rendre à la société des faibles et surtout, chacun doit rendre ce qui a été pris aux faibles dans les rapports de force jadis déséquilibrés.
Quand les faibles commencent par demander des comptes aux forts, toutes les immunités ont juste la valeur d’un papier hygiénique. S’amorce alors la débandade sans issues des intouchables d’hier. Rien ne valent la vérité, la simplicité, la compassion et l’humilité. C’est ce que les pauvres et les faibles ont de plus que les riches et les forts. Dans tout ceci, les faibles et les pauvres sont les plus forts tant dans les rapports de force que les rapports de flux.
Quand vous utilisez l’autorité pour fonder le pouvoir, vous paraissez alors l’homme d’influence positive qu’on est tenté de suivre, d’imiter et d’accompagner pour une réussite collective. Cette autorité positive pense plus à l’intérêt général qu’à l’intérêt personnel, elle oublie les tentations obscures de l’autorité et s’oblige à atténuer la souffrance des pauvres.
L’autorité positive est humble et fondée sur la fertilisation croisée. Elle renforce les capacités des faibles pour élever leur historicité c’est-à-dire leur autonomisation au nom de la dignité humaine. Cette autorité n’est pas concentrationnaire, elle induit une gouvernance participative et la redevabilité mutuelle à tous les niveaux. Naissent ainsi de nouvelles valeurs, de nouvelles mentalités, de nouvelles méthodes et des actes sains sur la base d’un retour à la confiance. Les chefs ne sont plus les seuls qui connaissent mais les premiers à apprendre des citoyens. C’est la fin du complexe de supériorité des chefs et l’amorce d’une intelligence collective favorable à la fin de l’impunité des chefs et le début de leur exemplarité.
Alors, ces chefs d’influence positive ne sont plus nos terroristes de proximité mais des pédagogues du développement, des guides exemplaires, de vraies personnalités qui comptent dans nos vies en raison de leur sincérité et de leur humanisme. Ce sera le début d’une ère de fraternité retrouvée débarrassée des gourous et des bourreaux. La république aura alors du sens pour les pauvres car la sacralité et l’inviolabilité du bien commun deviendra une réalité tangible. Le chômage reculera et le mieux-être sera effectif pour tous.
Essayons d’incarner cette autorité positive et le monde sera plus en paix.
Rendons indésirable l’impunité des chefs, détestable la pauvreté, inacceptable le chômage des jeunes et insupportable la corruption.
Ensemble pour emprunter le chemin de la vérité, du sacrifice proportionnel et du respect des droits de l’homme.