Le mercredi 4 novembre, le juge Angelo Houssou s’est rendu à Kétonou, dans la commune de Sèmé-Podji, sa localité d’origine. Il a été accueilli par une population sortie massivement, et une forte délégation des sages de Kétonou. Accompagné de plusieurs cadres et personnalités natifs de la région, le juge Houssou a reçu l’onction du roi et des sages de la localité pour la prochaine élection présidentielle.
Toute une foule était mobilisée sur la grande place publique de Kétonou ce mercredi. Une mobilisation humaine digne de l’accueil d’un homme d’Etat. Accueilli tambours battant depuis l’église catholique, et sur environ une centaine de mètres, le juge Angelo Djidjoho Houssou a eu droit à un véritable bain de foule. Toute la population l’attendait. Hommes, femmes, jeunes et vieillards manifestaient leur joie de le voir revenir au bercail.
A l’entame, Anasthase Aguiar, douanier à la retraite, et l’honorable Timothée Gbèdiga, tous deux natifs de la commune et membres de la délégation du juge, ont témoigné, au nom de l’illustre invité, leur joie de les voir si nombreux en cette occasion solennelle. Puis, ils ont présenté aux populations de Kétonou, le juge Angelo Houssou, ce « fils du terroir qui est venu demander la route avant d’aller en guerre ».
A la mention du nom du juge, toute la population s’est confondue en ovations. Après leur intervention, la grande prêtresse, le tassinon, s’est avancée devant les invités. Pendant de longues minutes, le juge Houssou a reçu la bénédiction de la grande prêtresse. « Où que tu ailles, sache qu’il y a toute une population derrière toi », l’a rassuré le tassinon. Les autres sages et têtes couronnées lui emboîteront le pas. M. Noutaï, natif de la localité, et membre de la délégation du juge, interviendra par la suite. Après un discours prononcé en langue xwla, il invite le juge Houssou à dire un mot à l’assistance.
Assez concis, le fils et hôte de Kétonou s’est présenté à la population et revient, brièvement, sur son parcours : des décisions de non-lieu en 2013 à son retour, en passant par son exil aux Etats-Unis. Il est revenu, a-t-il expliqué, à cause de la souffrance des Béninois, « pour siffler la fin de la récréation ». « C’est grâce à ces décisions de non-lieu, dit-il, que notre pays est respecté à l’extérieur ». Et d’insister sur la nécessité de poursuive ce travail d’assainissement et de renouveau qu’il a amorcé depuis deux ans. Chacun de ses propos est suivi d’une salve d’acclamations. Au terme de son discours, le juge Houssou invite la population de Kétonou à porter son choix sur lui, car, a-t-il dit, « c’est vous qui ferez et les autres suivront ». Ce fut une rencontre de grande communion populaire. Le ton chaleureux et festif n’a pas empêché de discuter des vrais enjeux pour que le Bénin ait l’occasion, à partir de l’élection du juge à la magistrature suprême, de relever le défi du développement national et de la consolidation de sa démocratie.
Après la séance avec la population, la délégation du juge s’est rendue au domicile du roi de Xwladjikè. Sa majesté Gbégbémanbou, très émue de la visite, a longuement béni le fils du terroir. Il a invoqué sur lui la bénédiction des ancêtres et de tous les dieux du terroir afin qu’il fasse « bonne route », et qu’au matin du 6 avril 2016, il soit investi président de la République.
