(S’achemine-t-on vers l’arrivée d’une nouvelle race de politiciens au pouvoir ?)
Nous sommes à quatre mois de l’élection présidentielle du 28 février 2016 au Bénin et aucun parti ou alliance de parti régulièrement enregistré au Bénin n’est en mesure de désigner son candidat. Cette surprenante situation met à nu la mauvaise organisation, la mauvaise structuration et un mauvais système partisan qui a toujours caractérisé la vie politique au Bénin. En effet, les partis politiques béninois souffrent cruellement d’un manque de vision à long terme.
Sans idéologie de base avec des militants mal formés, les partis politiques travaillent presque dans l’informel total. Pour preuve, les fonctions ministérielles sont occupées par des personnes qui ne savent rien de la gestion du pouvoir d’Etat. Il faut surtout rappeler que dans des pays bien organisés, ce sont les partis politiques qui forment leurs militants à devenir députés, maires, élus locaux, ministres et autres…Pour également se faire une idée de la mauvaise organisation, il suffit de regarder l’occupation spatiale des partis politiques. Sous d’autres cieux, prenons le cas du Ghana ou encore du Nigéria et dans bien d’autres pays, un parti politique justifie de son existence en occupant au moins les 2/3 du territoire national.
Combien de partis politiques au Bénin sont présents sur l’ensemble du territoire ? Point besoin de faire une étude approfondie pour répondre par la négative. Pire, les regroupements se font sur des bases régionalistes, ethniques d’où la politique du fief de plus en plus ancrée dans les habitudes du béninois. Une autre raison qui démontre de la mauvaise structuration de nos partis politiques est la question du financement. Dans notre contexte, les partis politiques fonctionnent grâce aux fonds propres du leader charismatique ou encore grâce à des parrains. Les militants, parce qu’ils ne cotisent pas, ne participent pas vraiment à la vie du parti. La conséquence directe est que les responsables des partis sont obligés de distribuer de l’argent pour rassembler des gens lors de meetings ou autres évènements politiques.
Oser des réformes dans le sens de mieux organiser les partis politiques est l’un des chantiers majeurs qui attendent le futur locataire de la Marina. Celui-ci a le devoir de trouver une solution définitive à la question du financement des partis politiques. Ce qui aura pour conséquence de mieux les organiser. Et pourquoi pas, concourir à réduire un tant soit peu la corruption ? Aussi, on note selon les résultats du round 6 des enquêtes afro baromètre de l’Institut de Recherche Empirique en Economie Publique (IREEP) que les jeunes au Bénin sont moins engagés dans la politique. L’année 2016 doit donc être alors le point de départ d’un meilleur engagement de la jeunesse dans la politique.
L’objectif ne devrait pas être celui de venir se faire de l’argent, mais plutôt servir son pays et le mettre au diapason des nations émergentes. Ainsi, les partis politiques n‘hésiteront vraiment pas à présenter un candidat qui devra défendre leurs couleurs à une élection qu’elle soit présidentielle, législative encore moins communale et locale.