Présidentielle de 2016 : Le « Goliath » de Tchaourou joue à faire peur à tous les présidentiables

Un vrai politicien est, avant tout, un combattant qui cherche à tout prix à remporter des victoires. Pour ce faire, il s’arme véritablement. L’une des armes indispensable pour un combattant politique est le courage. Dans la perspective des présidentielles de mars 2016, force est de constater que nos combattants politiques qui rêvent déposer leurs fesses dans le moelleux fauteuil du président Boni YAYI sont, actuellement, partagés entre hésitation et peur. Ils ont tous peur. La raison est toute simple. Sur le champ de bataille politique, ils craignent les représailles du « Goliath » de Tchaourou.

1- Le général est K.O sans que le combat n’ait véritablement commencé

Avec le mutisme de tous les présidentiables sur les brûlantes questions qui agitent l’actualité, on est tenté de dire que le Président Boni YAYI se présente, à leurs yeux, comme un « Goliath » qui ne fait pas de détail avec tous ceux qui osent se mesurer à lui. Il a juste fallu que l’un des prétendants au fauteuil présidentiel aille faire son échauffement dans le grenier électoral du chef de l’Etat pour l’apprendre à son corps défendant. Il a compris qu’on ne picore pas les grains sans que le Chantre de la Refondation ne vous autorise. Il lui aurait cloué le bec en balayant l’un de ses proches parents de son écurie gouvernemental. En tous cas, c’est ce que disent certaines personnes qui sont dans les secrets des dieux. Depuis ce jour, l’intéressé, un général à la retraite, se retrouve K.O sans que le combat n’ait véritablement commencé. Pour l’heure, ce dernier semble soigner ses blessures matinales dans un labyrinthe d’auto-flagellation morale. C’est pourquoi, de son côté, le silence est devenu plus qu’austère. Peut-être pour ne pas réveiller le chat qui dort à propos des frais de réparation de l’avion présidentiel.

2- L’éternel candidat au silence a peur de se retrouver en cage

A part, ce général, il y a un autre dont la stratégie d’attaque est le silence. Le véritable candidat au silence est un financier réputé technocrate. Mais un technocrate très compliqué qui ne sait pas ce que lui-même veut. Or, Georges CLERMONCEAU déclare : « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ». Avec ce combattant politique qui est un éternel candidat au silence, l’arme se résume en la politique des trois singes : je ne vois rien, je n’entends rien et je ne dis rien. Sûrement parce qu’il a peur que certains dossiers comme ICC services et PVI le rattrapent. Car, ne perdons pas de vue que le « Goliath » de Tchaourou n’hésite pas avant d’envoyer les gens en cage. Séfou FAGBOHOUN, Cosme SEHLIN, Simon ADOVELANDE, Andoche AMEGNISSE, Désiré VODONON en ont déjà fait la triste expérience et sont tranquillement allés s’asseoir sur leurs deux jumeaux. C’est donc par crainte de se retrouver derrière les verrous que ce potentiel candidat refuse de parler, de prendre des bains de foule dans son propre quartier, d’aller au marché pour s’enquérir des difficultés des femmes. Certainement qu’il a encore en mémoire la célèbre phrase du chef de l’Etat en août 2012 : « Ils oublient que j’ai les moyens de faire du mal ».

3- Qui peut empêcher YAYI de mettre les chars dans les rues ?

Effectivement, lorsque le chef de l’Etat disait « Ils oublient que j’ai les moyens de faire du mal », ce n’était pas du mensonge. C’est une évidence. Le chef de l’Etat a bel et bien les moyens de faire du mal. Car, toutes les institutions de la République sont acquises à sa cause. En premier lieu, on citerait l’Armée. En toute honnêteté et en toute objectivité, le Président Boni YAYI n’a pas besoin de la permission de Barack Obama ou de François Hollande avant de mettre un char à l’Etoile-rouge, un autre au carrefour Sèmè et un autre sous l’échangeur de Houéyiho. Ce n’est, non plus, la marche des magistrats qui va l’en empêcher. Rappelez-vous du 1er août 2013. Il n’a pas eu l’autorisation de quelqu’un avant de militariser le domicile de Gaston ZOSSOU l’obligeant, du coup, à suivre le défilé à la télévision. Egalement, ce ne seront pas les ronchonnements de quelques individus de cette société civilement politique qui vont le décourager ou l’empêcher à calmer les ardeurs présidentialistes des adolescents politiques. De plus, la Police de Louis Philippe HOUNDEGNON est là pour mettre les gens au pas. La preuve, avec la police aujourd’hui, quand YAYI dit « casque », tout le monde porte casque. Quand YAYI dit « trafic local », tout le monde emprunte le trafic local. Quand YAYI dit « immatriculation », tout le monde immatricule sa moto.

4- Mathurin NAGO ou la situation de l’apprenti qui attend sagement sa libération

A l’instar de l’Armée, le Chef de l’Etat contrôle d’autres institutions de la République. En pôle position, on a l’Assemblée nationale. Rétrospectivement, on se souvient bien de cette métaphore du chef de l’Etat : « Quand je dis pî, Nago dit pan ». C’est dire donc que, politiquement, le président Mathurin Coffi NAGO n’est pas encore responsable de lui-même afin de dire autre chose que « pan ». Il n’est pas encore en mesure de prendre des initiatives propres afin de rallier, à sa cause, tous les frustrés de la république. Sa situation politique actuelle frise celle de l’apprenti qui attend docilement sa libération. Mais, comme on le sait, en apprentissage, c’est le patron qui juge de ce que vous êtes suffisamment outillés avant de vous donner son onction. Cela voudra donc dire que Mathurin NAGO n’a pas d’autre choix que d’attendre sa libération politique prochaine. Mais, comme le disent les Fons : « ténon kpon mè to, afo non koui ah ». C’est-à-dire, celui qui aime attendre les autres ne doit pas se plaindre d’avoir mal au pied. Il peut toujours attendre puisque, au sein de la mouvance présidentielle, l’hymne que chantent les enfants de chœur de la Refondation est le suivant : « Tant que le roi est vivant, on ne décide pas de celui qui va le remplacer ».

5- Mouvance et opposition : ils sont tous trop petits devant Boni YAYI !

À propos de la Cour constitutionnel, le refrain est pratiquement analogue à celui de l’Assemblée nationale. Quand YAYI dit « élections », HOLO et ses pairs disent « LEPI d’abord ». Et, quand la Cour constitutionnelle de Théodore HOLO réclame la LEPI, Sacca LAFIA, le président du Cos-lépi, dit : « argent d’abord ». Aujourd’hui au Bénin, qui détient le pouvoir financier ? C’est bien entendu le Chef de l’Etat ! Or, on dit que l’argent est le nerf de la guerre. Comprenez donc qu’aucun candidat ne peut aller s’échauffer si Boni YAYI ne l’autorise. Certes, il leur avait déjà demandé d’aller préparer leur programme de société. Mais, qui d’entre eux a osé mettre sur la place publique un programme de société depuis 2012 afin que les populations puissent les décortiquer ? Aucun ! Ni du côté de la mouvance présidentielle, ni du côté des reliques de l’opposition. Donc, une fois de plus, Boni YAYI a raison de dire « Ils sont trop petits » ou bien « Ils sont tous dans ma main ». Ce n’est nullement de l’orgueil de sa part. C’est la réalité. Ils sont vraiment trop petits ! Car, constitutionnellement, c’est le chef de l’Etat qui est autorisé à convoquer le corps électoral.

6- Maître Lionel AGBO et le juge Angelo HOUSSOU ont détalé

S’ils n’étaient pas tous trop petits, Maître Lionel AGBO, l’intrépide avocat qui n’a pas sa langue dans sa poche, serait actuellement au Bénin et serait en train de dénoncer tout ce qui ne va pas dans le pays. Mais puisqu’il est aussi trop petit, il a préféré détaler pour s’exiler en France plutôt que d’affronter les conséquences de son inconséquence. Ipso facto, il prouva les propos du général Charles de Gaulles qui déclarait : « En général, les gens intelligents ne sont pas courageux, et les gens courageux ne sont pas intelligents ». Lionel AGBO n’est pas le seul juriste intelligent qui a pris ses jambes au cou. Il y a aussi le juge Angelo HOUSSOU. Celui-ci aussi, pour des raisons qu’on ignore, a vite dégagé puisque, un proverbe Fon dit ceci : « Ce qui vous dépasse, on appelle ça chef ». Donc, qu’on soit de la Mouvance ou de l’Opposition, le chef est le président Boni YAYI. Il ne s’agit pas là d’une question d’être d’accord ou non. Il s’agit plutôt de s’incliner devant celui qui vous dépasse politiquement, financièrement, intellectuellement, stratégiquement, électoralement. Bref, celui qui vous dépasse en tout. Celui-là qui est votre chef incontesté et qui est encore physiquement bien portant.

7- Le petit « Hercule » joue bien son rôle d’enfant de chœur de la refondation

Quatrième aux élections présidentielles de mars 2006, Léhady Vinagnon SOGLO devrait être un candidat de taille pour les présidentielles de mars 2016. Car, constitutionnellement, AMOUSSOU, HOUNGBEDJI et YAYI qui étaient le trio de tête des élections présidentielles de 2006 sont déjà out. Le boulevard lui est largement ouvert, quitte à lui de s’y introduire à tête baissée. Mais malheureusement, il semble ne pas voir ce boulevard. On dirait qu’il préfère se contenter de la Mairie de Cotonou. Pendant que le petit « Hercule » joue à l’enfant de chœur de la Refondation, les Forces cauris pour un Bénin émergent gagnent du terrain dans le ZOU et l’Atlantique. On se demande si le soleil des Renaissants n’a plus d’énergie pour briller dans le paysage électoral béninois. En tous cas, attendons de voir !

8- Après le retentissant K.O de 2011, ABT recherche toujours ses marques

Un autre candidat qui devait avoir le vent en pourpre est Abdoulaye Bio Tchané. C’est lui qui a terminé troisième lors des joutes électorales de 2011. Mais malheureusement, le retentissant K.O de 2011 l’a envoyé dans un coma profond. Après trois ans, il n’en pas encore sorti. Il continue de disséquer ses émotions. La preuve, sur le terrain, on ne voit pas ses traces. Il se contente seulement d’aller de mosquée en mosquée. Or, pendant ce temps, un autre challenger de taille affûte ses armes dans le septentrion, son fief. Tout ce qu’on sait d’ABT aujourd’hui est qu’il sera candidat et qu’il ne compte pas faire de compromis ni de compromission avec quelqu’un.

9- Boni YAYI, un « Goliath » sans David

En somme, avec cette atmosphère politique béninoise dans laquelle les acteurs refusent de clarifier leur position, on est en mesure de dire que Boni YAYI se retrouve comme un « Goliath » qui attend toujours son « David ». Pendant combien de temps encore ? Wait and see.

Affaire à suivre !

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