Les ivoiriens étaient appelés aux urnes hier dimanche 25 octobre 2015 pour élire le successeur d’Alassane Dramane Ouattara qui vient de boucler un quinquennat. Comme on pouvait l’imaginer, les ivoiriens ne sont pas sortis massivement pour accomplir leur devoir civique.
En effet, le taux de participation attendu comme le grand enjeu de cette élection était loin de celui réalisé les années antérieures. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette situation. D’abord, le président Laurent Gbagbo principal challenger d’ADO en 2010 et sorti en seconde position avec 45% des suffrages, se trouve écroué à la cour pénale à la Haye avec son filleul Blé Goudé. Ceci en raison des évènements qui se sont produits en 2011 en Côte d’Ivoire et qui ont coûté la vie à 3000 personnes avec plusieurs cadres de l’opposition en exil.
Cette décision prise par les autorités ivoiriennes d’envoyer Gbagbo et Blé Goudé à la CPI n’a pas été du goût de bon nombre d’ivoiriens qui ont une très grande admiration pour celui qu’on appelle dans le jargon ivoirien « Le Woody » ainsi que son « Général de la rue ». Ainsi, les partisans de Laurent Gbagbo ont juré s’abstenir au cours de cette élection. La seconde raison qui pourrait expliquer ce faible taux de participation est la peur qu’éprouvent les ivoiriens à l’égard des élections. Beaucoup d’ivoiriens ont encore à l’esprit les évènements de 2011.
Et beaucoup n’ont pas voulu s’afficher au cours de la campagne encore moins de se rendre aux urnes. Cette peur bleue des ivoiriens, on pouvait également la lire à travers les appels au calme. « Plus de morts aux élections » ; « Nous ne voulons plus d’élections avec des morts » ; « Zéro mort aux élections » ; on pouvait le lire sur les réseaux sociaux et dans de nombreuses communications d’acteurs de la société civile. La troisième raison qui pourrait justifier du taux élevé d’abstention est le poids des candidats opposés à Alassane Dramane Ouattara.
En effet, ils sont nombreux, les spécialistes qui pensent que les carottes sont déjà cuites. Affi N’Guessan, principal adversaire d’ADO n’a pas le soutien de tous les cadres du Front Populaire Ivoirien (FPI) qui voient en lui, un traitre. Charles Konan Banny sur qui certains pouvaient reposer leur espoir s’est retiré de la compétition à la veille du scrutin. Essy Amara, l’un des cadres du PDCI qui pouvait faire basculer certaines voix du RHDP n’a pas voulu prendre part à la campagne électorale ; les autres candidats sont des menus fretins.
Ces différentes situations ouvrent la voie du succès à Alassane Dramane Ouattara assuré de remporter cette élection au premier tour. Toutes choses qui n’ont pas encouragé l’opposition à sortir massivement accomplir son devoir civique.
Par Steve HODA
