Présidentielle en Russie: on connaît déjà le vainqueur: Poutine… Mais le « roi » du Kremlin est si intouchable?

Après avoir écarté ses opposants – morts, emprisonnés ou en exil – Vladimir Poutine affronte trois candidats-fantoches pro-guerre en Ukraine pour l’élection présidentielle russe, qui commence demain et s’achève dimanche. Le maître du Kremlin devrait être réélu sans suprise pour un cinquième mandat. Mais derrière ce simulacre, Vladimir Poutine est-il si intouchable ?

L’élection présidentielle russe qui se déroule à partir de vendredi et jusqu’à dimanche 17 mars s’annonce sans surprise puisqu’on sait déjà qui en sortira vainqueur : Vladimir Poutine. Première présidentielle organisée depuis les amendements constitutionnels approuvés par référendum en 2020, qui permettent au président sortant de se représenter pour un cinquième mandat – le troisième consécutif – ce scrutin devrait acter la mainmise du maître du Kremlin qui pourrait cumuler en 2030 36 années de pouvoir, sept de plus que Joseph Staline…

Face à trois candidats

Vladimir Poutine a évidemment pris soin d’étouffer toute candidature d’opposition. Son principal opposant, Alexeï Navalny est mort en prison le 16 février et Boris Nadejdine, l’opposant qui dénonçait l’offensive en Ukraine, a annoncé le 8 février que sa candidature à l’élection présidentielle avait été rejetée par la Commission électorale, qui lui reprochait de ne pas avoir récolté les 100 000signatures valides d’électeurs le soutenant pour pouvoir se présenter… Ce vétéran discret de la vie politique avait pourtant canalisé les espoirs des Russes opposés à la politique du Kremlin car les autres figures d’opposition plus connues sont en prison ou en exil. Mais même à l’étranger, elles peuvent être frappées par le Kremlin : Leonid Volkov, opposant russe en exil et proche d’Alexeï Navalny, a été hospitalisé après avoir été victime d’une agression mardi à l’extérieur de son domicile à Vilnius, en Lituanie.

Ceux qui se sont opposés à Vladimir PoutineCeux qui se sont opposés à Vladimir Poutine AFP-DDM – Philippe Rioux
Pour autant, il y aura bien d’autres candidats face à Vladimir Poutine. Le premier à avoir vu sa candidature validée, en décembre dernier, est le nationaliste Léonid Sloutski, 55 ans, pro-guerre en Ukraine et qui avait d’ailleurs immédiatement promis… que la victoire de Vladimir Poutine serait « énorme ».

Le second candidat est le communiste Nikolaï Kharitonov, 75 ans, une vieille figure de la vie politique russe, déjà candidat à la présidentielle de 2004. Député à la Douma depuis 1993 et membre du PC russe depuis 2008, cet ex-colonel du FSB soutient lui aussi la guerre en Ukraine, ce qui lui vaut d’être sous sanctions européennes, américaines et canadiennes.

Enfin, le troisième candidat est l’homme d’affaires Vladislav Davankov, 39 ans. Sans surprise, il soutient lui aussi la guerre en Ukraine, bien que son parti, Nouveau Peuple, se soit d’abord abstenu pendant le vote sur la reconnaissance de l’indépendance des « républiques » de Donetsk et de Louhansk. Le candidat avance des propositions pour libéraliser l’économie ou débloquer Instagram, mais se garde bien de critiquer Poutine.

Opération « Midi contre Poutine »

Ce simulacre d’élection présidentielle est au final conforme aux pratiques des autocrates et dictateurs de ce siècle comme l’ont montré le directeur de la formation et de la recherche de Sciences Po, Sergei Guriev et le politologue américain Daniel Treisman, auteurs de « Spin dictators – Le nouveau visage de la tyrannie au XXIe siècle » (Ed. Payot).

Source: La dépêche

Le Soleil Bénin info

468 ad

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *