Le procès de l’affaire Urbain Pierre Dangnivo est de retour depuis ce matin au devant de la scène judiciaire. Après plusieurs années de tergiversations politico judiciaires, les présumés auteurs de l’assassinat de ce cadre du ministère des Finances, disparu mystérieusement dans la nuit du 17 au 18 août 2010 mais dont la voiture, une Audi 80 blanche, avait été retrouvée abandonnée.
Si l’homme présenté comme le présumé auteur de ce crime, Codjo Cossi Alofa, ce dernier a nié en bloc avoir tué urbain Dangnivo en complicité avec un certain Donatien Amoussou.
A l’époque, si Codjo Alofa avait, à plaidé coupable c’est parce qu’elle a reçu une proposition de 25 millions de FCFA pour endosser la responsabilité de ce crime… Il affirme en 2018, avoir été « mis en scène » par des hommes en uniforme pour reconnaître les faits. Devant la justice ce jour, le prévenu relate comment il s’est retrouvé au cœur de ce dossier devenu presque une affaire d’État.
Selon sa déposition, tout commence dans la nuit du 16 août 2010. Codjo Alofa raconte que lui et son ami Polo sont allés voler une moto. L’opération s’est plantée. Son ami Polo a réussi à prendre la clé des champs avec la moto. Mais lui a été rattrapé par la population et remis à la police.
L’accusé affirme qu’il est gardé ensuite au commissariat de Godomey avant d’être placé sous mandat de dépôt le 30 août 2010. Plus tard, Codjo Alofa affirme que le 14 septembre 2010 alors qu’il est détenu à la prison civile de Cotonou, il s’est fait appeler par le régisseur.
Selon son témoignage, Codjo Alofa déclare que le régisseur lui a dit que ses patrons voulaient le voir. Il affirme que c’est là qu’il a vu des officiers dont un certain Prince Alédji. Il affirme que ce dernier serait venu avec un papier avec pour mission d’endosser la responsabilité de l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo. « Il m’a dit que quand quelqu’un dérange le président de la République, on s’occupe de lui. Il m’a dit que je n’avais pas à m’inquiéter. Je ne m’appelle pas Cossi Codjo Alofa. C’est Alédji qui m’a donné le nom Cossi. Je m’appelle Codjo Alofa et non Cossi Codjo Alofa », a-t-il confié. L’accusé affirme ensuite que de la prison civile de Cotonou, il a été ramené à la section recherches de la gendarmerie. « Prince Alédji m’a demandé d’accepter que je suis l’assassin de Monsieur Urbain Dangnivo pour calmer Adrien Houngbédji et Bruno Amoussou qui organisaient des marches et menaçaient que l’élection présidentielle de 2011 n’allait pas tenir si Pierre Urbain Dangnivo n’était pas retrouvé », a révélé l’accusé, avant d’ajouter que plus tard, ils ont décidé de l’amener chez lui à Womey pour le prétendu corps et que bien avant un officier Lucien Dègbo lui a indiqué ce qu’il devrait dire avant la reconstitution. « Je ne maîtrise rien de ce dossier. Je n’ai pas tué Dangnivo», a rejeté l’accusé. « Le corps retrouvé chez moi a été amené là ».
A suivre …