Acteurs et actrices de la République des plaisantins ! Moi, le spectateur joyeux, je vous salue et vous dis que votre spectacle me plaît beaucoup, surtout lorsque les acteurs politiques, eux-mêmes, se mettent en scène. Juste à cause d’une affaire de fauteuil présidentiel qui est encore sous les fesses du Goliath de Tchaourou, certains, frappés par des critères d’âge, se laissent emporter par la folie des grandeurs et nous jouent un scénario à la PIPI Wobaho juste pour nous amener à leur décerner des vivats. Dans la démesure de leurs ambitions, ils courent désespérément dans tous les sens pour nous faire admettre qu’eux aussi auront, en février 2016, les jambes assez solides pour compétitionner avec leurs doyens âgés d’au moins 40 ans et 70 ans, au plus. Par personnes interposées, ils ont sollicité l’arbitrage de la Cour constitutionnelle pour trancher un litige à laisser debout. Faisant office de ce que mon respectable Oncle Agbaya appelle « klébé » de l’un des petits bandits (ministres) du Gouverneur général, le sieur H. Gbaguidi qui n’est connu que dans son quartier, pour ne pas dire dans sa rue, a déshonoré sa lignée royale en sollicitant la Cour constitutionnelle juste parce que son parti qui est membre des Forces Connues pour leur Bouffe Enervante l’aurait disqualifié pour défendre ses intérêts à la présidentielle de 2016. A cet effet, Holo, dans son interprétation de notre loi fondamentale et en se fondant sur la maxime « Année commencée, année acquise », nous a fait comprendre que toute personne qui aura 40 ans au cours de l’année de l’élection présidentielle a qualité de présidentiable.
Moi, le spectateur joyeux, cela me fait rigoler à telle enseigne que je me suis dit que Holo ferait un bon professeur de sport plutôt qu’un professeur de droit constitutionnel. Car, c’est avec une gymnastique terrible que le président de la Cour des mirages et non des miracles a rendu une telle décision qui me fait rire sous cape. Je dois rire sous cape parce que je ne veux pas qu’un quidam, par personnes interposées, saisisse la Cour afin qu’elle dise, au moyen d’une masturbation intellectuelle digne du siècle Napolitain, que ma façon de rire est anticonstitutionnelle. Je dois commencer par vivre dans l’anonymat parce que Holo et ses pairs sont capables de dire que ma façon de manger, de boire, de respirer, de m’habiller, d’uriner, de parler, de transpirer, de donner des ordres à mes enfants, de me doucher, de saluer les gens, de dormir, de faire l’autre chose à mon épouse, et que sais-je encore, est anticonstitutionnel. Je dois désormais vivre dans l’anonymat parce que cette Cour qui n’aime pas la discrimination n’a jamais permis à nos enfants qui devraient avoir 18 ans au cours de l’année de l’élection d’être électeurs. Je continue de rire à gorge déployée parce que Holo, qui nous enseigne que « ce n’est que quand on s’exprime en termes d’années révolues que l’on compte rigoureusement le nombre d’années entières écoulées entre la date de naissance de la personne et la date de référence utilisée », n’est pas en mesure de nous dire si la même maxime « Année commencée, année acquise » est aussi applicable à la durée du mandat du président de la République. Si Holo ne prend pas ses compatriotes pour des gens dénués d’intellect à qui on peut faire avaler des raisonnements farfelus, qu’il nous confirme que les 5 ans du mandat de Yayi Boni devraient prendre fin le 31 décembre 2016, puisque d’avril 2011 à décembre 2011, il aurait fait un an et que du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2015, il totaliserait 4 ans.
Mais, s’il ne nous le précise pas de si tôt, moi, le spectateur joyeux, je vous dirai que dans notre République des plaisantins, il y en a qui nous distraient à mort, qui nous enseignent des notions de droit constitutionnel qui nous constipent, qui, en étant contre les discriminations, sont incapables de nous dire si la maxime « Année commencée, année acquise », du latin, « annus incoeptus habetur pro completo » met fin au mandat de Yayi le 31 décembre 2015.
Le spectateur joyeux !
