(De 3000 à 10.000 FCFA, les rapports sexuels)
Le stade de l’Amitié de Cotonou est de plus en plus envahi par de jeunes filles hyper sexy ; pour éclairer nos lecteurs sur ce qui se trame dans cet univers, nous avons fait incursion dans ce milieu. Que font-elles ? Qui sont-elles ? Que veulent-elles ? Qu’est-ce qui explique le fait qu’elles sont de plus en plus nombreuses tard dans la nuit sur ce lieu ? La cellule économique du journal vous apporte toutes les précisions.
Il est 23h15 mn, nous sommes sur l’esplanade du stade de l’Amitié de Kouhounou, un lundi matin de ce mois de janvier. Petit à petit, le lieu se vide de ses occupants. C’est le moment choisi pour certains de faire place. Un conducteur de taxi moto gare ; derrière lui, une demoiselle dans une tenue hyper sexy qui descend. Après avoir réglé les comptes avec le « zem », nous nous approchons d’elle. Dans le milieu, le code est connu : « C’est pour le « Biz » ? Nous lâche Floriane, la vingtaine environ. « Biz » est une expression dans le milieu pour signifier si vous voulez avoir des rapports avec qu’elle.
Comme elle, beaucoup de jeunes filles de plus en plus prennent d’assaut l’esplanade du stade de l’amitié de Kouhounou à la tombée de la nuit. Ces filles disent-elles, ont besoin de quoi se prendre en charge, aider leur famille et financer leurs études. « J’aime beaucoup ma maman, c’est pourquoi je veux qu’elle soit à l’aise, ce qui explique ma présence dans ce milieu », nous dit clairement Evelyne., une jeune fille de 20 ans. « Moi, j’ai un petit frère que je dois nourrir » ; « je n’ai personne pour m’aider donc je faire ça pour m’en sortir » ; voici autant de propos qui justifient la présence de ces filles dans la prostitution que d’aucuns qualifient comme le plus vieux métier au monde.
De 3000 à 10.000 FCFA, les rapports sexuels
De nos investigations auprès de ces jeunes filles qui ont choisi la prostitution comme moyen pour satisfaire leurs besoins fondamentaux, on note que le prix varie de 3.000 FCFA à 10.000 FCFA. « Nous ne sommes pas des filles de Joncquet donc nous ne saurions fixer le prix à 2000 ou 1000 FCFA, nous dit A. En effet, il faudra aller au-delà de 2000 FCFA pour espérer participer à une séance de jambe en l’air. Les exigences sont claires ; les filles n’optent que pour des relations sexuelles dans les hôtels. Elles ne sont toujours pas d’accord pour aller aux domiciles de leurs clients sauf si les enchères sont montées. Il faut également noter que le prix fixé est celui d’un « coup » comme on le dit dans le jargon.
Conséquence d’une situation économique désastreuse
La prostitution à Cotonou qu’elle soit déguisée ou dévoilée gagne de plus en plus du terrain. Autrefois, dominé par les populations étrangères de certains pays de l’Afrique de l’ouest, le phénomène s’étend aujourd’hui à toutes les couches de la population béninoise. Que ce soit, lycéenne, étudiante, coiffeuse et autres ; les filles se livrent véritablement à la prostitution ignorant les dangers qui les guettent. Une situation qui s’est accentuée avec la situation économique dans laquelle est plongé le Bénin aujourd’hui. Les parents, incapables de nourrir leurs enfants et de les soigner ; livrent leurs enfants à la débauche. Pour un plat de spaghetti ou encore pour une pièce de 500FCFA, certaines jeunes filles sont prêtes à se livrer. Pire, nombreuses d’entre elles n’utilisent plus de préservatifs. Face à cette situation qui n’honore pas le Bénin, il est plus qu’urgent que les autorités béninoises repensent vraiment la politique économique en vue de préserver l’avenir de cette jeunesse, fer de lance de l’économie.