Aussi puissant soit-il le prince régnant, que vaut son pouvoir sans le regard des souverains propriétaires authentiques de la couronne? Qu’ils soient des citoyens de référence ou citoyens ordinaires, c’est eux qui crédibilisent la couronne.
Oui, l’argent stimule l’orgueil, séduit et fait des asservis mais seule la confiance fait de vous une personne crédible et l’argent n’a pas le pouvoir de la dompter. Et quand la confiance des citoyens vous lâche, votre argent ne peut ni la rattraper ni l’attraper.
La confiance étant un regard social porté sur votre moralité, quand elle amorce la pente descendante, n’en voulez qu’à vous-même et à tous ces profiteurs qui célèbrent vos travers et vos horreurs. Quand personne n’a le courage de parler sincèrement autour de la table du prince au risque de se faire éjecter, alors s’amorce la décadence de l’Empire.
Qu’est-ce qu’on y gagne?
Quand nous aurons compris pourquoi nos maux viennent de l’argent mal acquis, nous aurons fait un pas de plus dans la compréhension de ce qu’il faut éviter désormais quand nous avons un bulletin de vote en main face à notre destin.
Une élection n’est pas une fête, c’est faux. Elle est un moment de choix consciencieux où il faut trahir le faux, le méchant, l’égoïste, le manipulateur, le prédateur et l’envahisseur pour demander à Dieu de nous donner la bonne inspiration et le meilleur éclairage de l’esprit pour choisir celui qui peut servir les autres d’abord avant de se servir.
Chaque fois que nous voterons pour l’argent de la corruption, nous aurons choisi d’être gouvernés par la corruption et les malfaçons.
L’Empire est malade car les empereurs prennent les meilleures parties du gibier. Ce à quoi nous avons été tout le temps habitués, hélas.
Nous sommes dans une jungle et la vie appartient aux plus forts. Quand il n’y aura plus de gibiers, les plus faibles qui ont oublié que leurs forces se trouvent en eux-mêmes et leur résilience dans leur unité n’auront plus leurs yeux pour voir mais pour déverser leurs larmes sur une cité déprimée et décadente. Où sont nos valeurs et sources de fierté ou de gloire?
A force de répéter les mêmes erreurs et les mêmes fautes, on finit par étaler sa misère mentale. La cité ruinée construira ses légendes sur les ruines de nos systèmes d’indécence.
Quand chacun aura assez menti à son vis-à-vis sous les ovations inconscientes des autres, naîtra peut-être un autre contrat social plus humaniste.
Et si on sautait les barrières des ténèbres, des magouilles, des hypocrisies et des népotismes enveloppés pour se parler franchement, n’allons-nous pas restaurer les symboles de la puissance de l’Empire?
Nul n’est suffisamment assez fort pour tout faire et tout obtenir des autres par la force.
L’intelligence de ceux qui sont forts c’est de ne jamais dépasser les limites de la force ou des forces. Surtout, il ne faut jamais sous-estimer la force d’un peuple dormant car il sait surprendre dans son sommeil.
Attention à vos tendances à ne voir que la suprématie de vos forces momentanées. Attention, un peuple n’a pas besoin de fortune sur un compte bancaire avant de révéler sa force. Soyons humbles quand nous conduisons des hommes. N’éprouvez pas à l’extrême leur soumission à vos ordres totalitaristes.
Ce peuple dormant commence par détecter les pièges de sa somnolence. N’exagérons pas parce que nous sommes forts et même très forts paraît-il. Méfions-nous des illusions de puissance. Ce type d’illusion a coulé beaucoup de souverains en chef dont Hitler.
Maintenant, ouvrez vos cœurs, vos oreilles, lever la tête, vos mains puis tendez vos bras. L’Empire est sous secousses sismiques et des volcans actifs. Vous avez les solutions. Misez sur le dialogue et le vrai au lieu de vouloir tout imposer, tout écraser et tout obtenir par la force. Les solutions de la force sont éphémères et celles du dialogue sont empathiques, efficientes et à impacts durables.
Vous n’aurez pas toujours la raison de la force. Celle-là vous décrédibilise et renforce la méfiance.
Mon empereur et si vous regardez plus en direction du peuple qu’en vous fiant à vos inconditionnels proches conseillers qui méthodiquement ont suffisamment déjà dégradé votre image au point où de moins en moins de gens sont convaincus des façons de faire des dignitaires de l’Empire.
Nous ne voulons pas de la décadence de l’Empire sous votre règne ni sous les autres règnes.
Empereur, et quand vous demandez à chacun de vos proches de vous relater l’image que perçoivent les citoyens de chacun d’eux, qu’est-ce qu’ils vous disent de leurs propres bouches car on ne conduit pas une communauté des hommes sans une image qui doit façonner l’espérance ou la désespérance.
Corrigeons ce qui doit l’être et considérons que personne n’a le monopole de la vérité absolue, de l’intelligence inattaquable et de toutes les réussites.
C’est la fin de toutes les certitudes. Avec une dose d’humilité et de doute méthodique, on peut encore réparer cette image détestable qui migre dans nos consciences collectives.
Restaurons la devise de notre empire, enseignons-la, mettons-la en œuvre à travers nos indicateurs de performance et d’impact.
Retenons que le dialogue est la pièce maîtresse de la foi, du vivre ensemble, de toutes réformes et de toutes prouesses