Qui instrumentalise les femmes de Bopa contre Nago ?

(A Tchaourou, on ne vend pas son frère à l’étranger)
Pour dénoncer la traîtrise d’un proche parent, il y a un proverbe Fon qui dit : « Yénon sà xwé bonon hô glé nan han ». Ce qui se traduit littéralement comme ceci : « On ne vend pas sa maison pour aller payer un champ ». À Bopa, c’est le contraire qui se fait. On vend bel et bien la maison pour acheter le champ. Et pour cause, dans le cadre du bras de fer qui met aux prises le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale, certaines populations de Bopa ont délibérément choisi leur camp : YAYI. A travers une marche, les femmes de cette localité ont réaffirmé leur soutien indéfectible au président de la République. Ceci, en désavouant publiquement les propos de leur frère, le président Mathurin Coffi NAGO. Au-delà des mots et des beaux discours emballés comme cadeau au chef de l’Etat, cet acte doit faire réfléchir. Question: « Qu’est-ce qui peut amener des gens à sacrifier leur frère sur l’autel de la politique » ? Selon Mariano KOUASSI, un cadre émérite de Bopa, c’est génétique. Les gens des départements du Mono et du Couffo sont des bêtes de naissance. Luc KPENOU, un opérateur économique de Dahè, éberlué face à cette marche, déclare : « Vous n’avez pas eu la bretelle, mais vous acclamez, vous applaudissez, vous marchez. Quel peuple ! » Il est donc aisé d’affirmer que c’est la naïveté qui fait perdre bien de valeurs à certaines personnes.

En effet, sous le président Boni YAYI, ce qui aveugle les gens, est l’argent. Pour amener les populations à adhérer aux idéaux du chantre de la «Refondation», on fait recours au pouvoir financier. Ces femmes qui ont laissé leurs activités génératrices de revenus pour battre le macadam, ne l’ont nullement fait par pure conviction. Elles l’ont fait juste parce qu’on leur a miroité quelques billets de banque. Ce faisant et à cause de leur naïveté, elles ont mis à genou la tradition africaine qui fait de la fraternité une valeur majeure. La fraternité, elle commence d’abord à la maison avant d’étendre ses tentacules au champ. Mais avec le pouvoir de l’argent, des hommes politiques de Bopa ont réussi à reléguer aux calendes grecques la fraternité et ses bienfaits. Car, quand l’élu communal participe à cet attentat contre la tradition en recevant la motion des manifestants, il y a lieu de se rendre à l’évidence que c’est la politique du ventre qui se pratique dans le Mono. Cette politique-là qui est sans vergogne et qui sympathise avec la philosophie du détruire l’autre pour se construire.

Eh oui ! Pour avoir une petite parcelle de considération auprès du chef de l’Etat, certains politiciens qui sont des hypocrites par excellence, ont voulu profiter de cette crise entre les deux premières personnalités de l’Etat afin de se construire. Leur stratagème rime avec amateurisme et naïveté. Sinon, comment comprendre que c’est maintenant qu’ils trouvent que le chef de l’Etat a besoin de leur soutien. Leur nudité est vue. Qu’ils sachent qu’à Tchaourou, cela ne se fait pas ainsi. À Tchaourou, on ne jette pas le bébé avec l’eau de bain. On n’est pas naïf au point de vendre la maison pour acheter un champ. Car, le champ qui te donne à manger aujourd’hui ne t’accordera pas l’hospitalité pendant la saison des pluies. En effet…

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