Visiblement le Niger n’est pas prêt à infléchir sa position. Tiani et sa bande affichent une colère noire contre le Bénin. L’espoir d’un retour à la normalisation de la situation avec le Bénin semble s’évanouir. L’annonce faite lundi dernier par le 1 er ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine est sans équivoque. Le Niger décide d’utiliser désormais le pipeline tchadien qui traverse le Cameroun pour l’acheminement de son pétrole. Selon les informations, les autorités nigériennes sont déjà très avancées dans les négociations pour faire aboutir leur nouveau deal.
C’est dans cette atmosphère incandescente que le président honneur des démocrates, Boni Yayi et l’ancien président de la république, farouche critique de la gouvernance de la rupture, Nicéphore Dieudonné Soglo ont décidé de descendre dans l’arène nigérienne pour tenter de calmer la tension entre les deux parties en conflit pour le bonheur des deux peuples. Si la démarche des deux anciens chefs d’État est à saluer à priori, elle pêche dans sa forme.
Talon est-il au courant de leur médiation ? Est-ce qu’il y a eu une discussion en amont au sommet de l’État au sujet de leur mission ? La Cedeao est-elle au courant de cette mission ? S’agit-il d’une mission personnelle des deux présidents? Certes, nombreux sont les béninois qui interpellent depuis des mois les anciens présidents du Bénin sur leur silence au sujet de la crise Bénin-Niger. Mais en réalité leur mission devrait normalement se faire dans un cadre bien formel. Il s’agit d’une question qui touche à la souveraineté de l’État et Talon doit avoir son mot à dire. Ce postulat n’est pas observé. Couac.
Ce qui est paradoxal, pendant que TIANI refuse de recevoir les officiels béninois, il multiplie les rencontres avec ceux qui sont les détracteurs de Talon. Quel anachronisme. En tout cas, quand on connaît l’opposition de Boni Yayi et de Soglo face à Talon, on se demande concrètement s’ils sont prêché pour le Bénin ou pour eux même? Qu’est ce que leur médiation peut-elle apporter réellement pour éteindre le feu? Question.
A y voir de plus près, la posture de Tiani est sans équivoque : il ne veut plus discuter avec le pouvoir de la rupture. Il revient à Talon d’en tirer les conséquences et de trouver les voies et moyens pour conjuguer cette crise au passé. La guerre des égos doit cesser. Le pétrole ne doit pas diviser le Bénin et le Niger pour servir les intérêts des puissances étrangères.
Sonia Abadagan (stg)
Le Soleil Bénin info