(Le CGTB appelle à la révolte populaire)
Alors qu’ils pensaient lui rendre service et laver son honneur, les syndicats du ministère de la fonction publique ont enfoncé davantage le ministre Yaya avec des déclarations qui montrent et démontrent que la FéSYNTRA finances et consorts ont bel et bel raison d’exiger l’annulation de ce concours à polémique. De son côté, le CGTB appelle à la révolte populaire
Au fur et à mesure qu’on s’approche de février 2016, le régime du Dr Yayi Boni semble être lancé dans une course contre la montre pour recruter de nouveaux fonctionnaires. Plusieurs concours sont simultanément lancés. Le dénominateur commun de ces concours malheureusement, c’est qu’ils sont organisés dans le seul but de positionner des proches parents et des non méritants dans la fonction publique béninoise. Ainsi, de concours calamiteux en concours calamiteux, l’on a atteint le sommet de la fraude avec ce récent concours lancé au profit du ministère des finances. En effet, plusieurs surdoués étaient sur la liste de départ de ce concours.
Certains grâce à leur génie dont ils ont seul le secret, en sont parvenus à réussir plusieurs concours organisés le même jour. D’autres par contre, ont réussi des concours d’une catégorie où ils n’étaient pas qualifiés ou n’avaient pas le profil requis. Curieusement, les candidats proches parents de certains caciques du régime sont ceux-là qui ont brillamment réussi à ce concours. Comme quoi, il devrait exister une corrélation entre réussir et appartenir à une famille proche du régime. Alors que ce concours suscite la consternation chez les populations béninoises et que la fraude hors gabarit n’avait jamais été égalée à l’ère du renouveau démocratique, les syndicats du ministère de la fonction publique vont entrer en lice. Ceux-ci déjà habitués au classique qu’on entend souvent à la fin des missions d’observation d’élection, vont reprendre en cœur ceci : « …les dysfonctionnements constatés ne sont pas du genre à entacher l’organisation du concours… ».
Seulement qu’ici, ils l’ignorent totalement, il ne s’agit pas d’une élection ou encore moins d’un examen. Il s’agit bel et bien d’un concours national pour recruter des personnes dans une administration aussi prestigieuse que celle du ministère des finances. En effet, si les syndicats maison peuvent reconnaitre devant le monde entier qu’il y a dysfonctionnements et irrégularités, il ne reste qu’une seule chose : l’annulation de ce concours à polémique qui ternit non seulement l’image du chef de l’Etat, mais aussi de la République elle-même. Si c’est lui-même qui est l’instigateur de cette sortie médiatique, les déclarations des syndicats du ministère de la fonction publique plongent davantage Aboubacar Yayaet prouvent à suffire qu’il y a eu du faux sur toute la ligne. Il est donc clair que ce concours doit être purement et simplement être annulé comme ce fut le cas pour les précédents.
Les admis à ce concours qui ont été invités à prendre service de façon sereine, doivent se faire des soucis. De toutes les façons, il y en a qui sont des surdoués et qui pourront encore réussir brillant à ce concours, une fois repris.
Nécessité de mettre en place une commission d’enquête
Pour faire toute la lumière sur ce concours, il est impérieux pour le gouvernement Yayi de mettre en place une commission d’enquête. Ceci permettra à l’opinion publique de savoir s’il y a eu ou pas fraude au cours de ce concours. Cette commission d’enquête devrait surtout avoir les coudées franches pour mener à bien son travail. En dehors de la commission, les parlementaires béninois devront également interpeller le gouvernement sur la question parce qu’il est inconcevable que des concours de recrutement à la fonction publique doivent être toujours des sujets à polémiques. Il est temps de mettre de l’ordre dans le désordre.
Le CGTB appelle à la révolte populaire
APPEL A UNE MOBILISATION GENERALE DE LA JEUNESSE, DES TRAVAILLEURS ET DU PEUPLE POUR L’ANNULATION DES CONCOURS FRAUDULEUX
Depuis le samedi 10 octobre 2015 et notamment pendant toute la semaine dernière, des dénonciations des concours frauduleux fusent de partout à travers les réseaux sociaux, la presse écrite et audio-visuelle. Après l’annulation des concours frauduleux de 2012 et de 2013, organisés par dame KORA ZAKI et Garba YAYA, tous deux promus Ambassadrice et Directeur de Cabinet ministériel, les béninois sont scandalisés d’apprendre encore qu’avec le ministre Aboubacar YAYA et son Directeur du Recrutement des Agents de l’Etat (DRAE) Monsieur ODA Grégoire, la fraude est devenue plus massive, calamiteuse et insultante pour tout le peuple.
Tenez : selon Laurent METONGNON, Secrétaire Général de la FéSYNTRA-Finances, pour les derniers concours de recrutement des Agents Permanents de l’Etat, organisés au profit du Trésor, des Impôts, de la Douane et de l’Administration Centrale des finances, le ministre en charge de la fonction publique a décidé d’associer la Fédération des Syndicats du ministère des finances (FéSYNTRA-Finances) qui se bat depuis plusieurs années contre les concours frauduleux.
Laurent METONGNON et ses camarades ont alors cru à la sincérité du ministre Aboubacar YAYA et ont accepté de participer activement à toutes les phases du déroulement des concours depuis le tirage des épreuves jusqu’à la délibération pour raison de transparence. Mais lorsqu’il s’est agi de lever l’anonymat, de faire connaître les noms des admis et de les proclamer, le Ministre a disparu discrètement et son DRAE a arrêté le processus en déclarant au grand dam des membres du jury et des représentants de la FéSYNTRA-Finances, que la levée de l’anonymat et la proclamation des résultats relèvent du pouvoir discrétionnaire de l’autorité. Face à cette déclaration surprenante, le camarade Laurent METONGNON a réagi en montrant que si la levée de l’anonymat et la proclamation ne sont pas faites devant le jury et les syndicats, alors ce sera un manque de transparence autrement dit, une fraude programmée face à laquelle les représentants de la FéSYNTRA-Finances déclinent toute responsabilité. Ainsi, demanda-t-il que cette ultime étape de connaissance et de proclamation des résultats se fasse devant le Jury et les représentants des syndicats.
La suite, vous le connaissez : les noms proclamés n’ont rien à voir avec le mérite des candidats qui ont composé. Les résultats donnent l’image d’une vraie salade où de multiples sources dignes de foi, on a tout simplement réparti les places, comme récompense politique à des parents et amis. Des exemples foisonnent. Un candidat qui a composé pour le corps d’élèves contrôleurs des douanes est déclaré admis pour le corps d’élève inspecteur des douanes. Quelle catastrophe !
Aboubacar YAYA a battu le record de Garba YAYA en fraude. C’est à cela que conduit l’impunité. Si KORA ZAKI Mêmounatou, Garba YAYA et leurs complices avaient été poursuivis, châtiés à la mesure de leur forfaiture, les autres n’auraient pas eu le courage de tenter une telle aventure. Mais au Bénin tous les crimes sont impunis. Les criminels sont promus. C’est pourquoi YAYI Boni et sa clique peuvent narguer le peuple en allant à l’extrême.
Non ! Trop c’est trop ! Ces concours doivent être annulés et les auteurs, de la fraude, poursuivis et sanctionnés.
C’est pourquoi, la CSTB lance un appel pressant à toute la jeunesse, aux travailleurs et au peuple, pour que sur toute l’étendue du territoire national, des gens se lèvent pour exiger de diverses manières l’annulation de ces concours frauduleux organisés au profit du ministère des finances en juin et juillet 2015 et le châtiment des fraudeurs.
Refusons de faire les frais du pillage, de l’impunité et de la fraude.
Fait à Cotonou, le 19/10/2015
Le Secrétaire Général Confédéral
Paul Essè IKO.–