Installé depuis plusieurs mois, le Cos/Lépi fait tellement du surplace avec la complicité du gouvernement que les Béninois sont convaincus aujourd’hui que la correction de la Lépi n’est que du leurre. La seule alternative qui reste dans le contexte actuel pour sortir de l’impasse, c’est le vote par le parlement en urgence d’une loi transitoire qui va s’appuyer sur une liste électorale ad ’hoc pour l’organisation rapide des élections communales et locales et même législatives, en attendant la correction de la Lépi à proprement parler.
Qu’est-ce qui coince au juste dans le processus de la correction de cette Lépi ? Nul ne peut répondre à cette question aujourd’hui. Quand le cos/Lépi avec à sa tête le rusé Sacca Lafia, met tout sur le compte du manque de ressources financières, c’est à la limite de la moquerie et une insulte grave à l’intelligence des béninois. Si tant est que le gouvernement voulait réellement que la lépi/Bako à polémiques soit débarrassée de toutes ses imperfections et de ses irrégularités en vue d’organiser des élections crédibles, transparentes et limpides, ce ne sont pas les moyens financiers qui doivent faire défaut. Donc tout ce à quoi on assiste aujourd’hui autour de la correction de la Lépi n’a rien de sérieux. A y voir de près, on s’aperçoit que le régime ne veut vraiment pas de l’amélioration du fichier électoral. A titre illustratif, le ministre de l’économie et des Finances Komi Koutché a ordonné l’audit de la gestion des fonds que le gouvernement dit avoir mis à la disposition du cos/Lépi. Si ce n’est pas du dilatoire, cela doit y ressembler. Au même moment, le même ministre rassure que les ressources sont disponibles et qu’il faut avoir une idée claire de comment les fonds décaissés ont été gérés par Sacca Lafia et sa clique. Ce qui risque encore de prendre assez de temps et retarder par ricochet la correction de la Lépi. En effet, si Komi Koutché balance qu’il y a les sous dans la caisse de l’Etat et qu’il faut d’abord un audit de la gestion des fonds utilisés par le Cos/lépi, on en déduit clairement que le gouvernement a choisi délibérément de faire du surplace. Le député épiphane Quenum en son temps, avait révélé que : « il n’y a aucune volonté politique de corriger cette Lépi ». visiblement, les faites lui donnent raison aujourd’hui. Dans le même temps, les élections communales et locales sont verrouillées et les élus municipaux, communaux et locaux continuent de jouer la prolongation depuis un an et demi. Du jamais vu au Bénin ! Tout ceci parce que la cour constitutionnelle de Robert Dossou a subordonné l’Organisation des élections à l’utilisation de la Lépi. Théodore Holo lui aussi vient compliquer les choses et sonner le glas en subordonnant lui aussi les élections à l’utilisation de la Lépi. Ce qui plonge davantage la démocratie dans l’impasse totale. Et face à ce verrouillage constitutionnel dans lequel se trouve le Bénin aujourd’hui, une seule alternative s’impose. Les députés toute tendance confondue, doivent en urgence initier et voter une proposition de loi transitoire qui va s’arc-bouter sur une liste électorale ad’hoc en vue d’aller à l’organisation rapide des élections municipales, communales, locales, législatives voire présidentielles avant la correction de la Lépi le plus sereinement du monde. Dans ce deal, Nago a un grand rôle à jouer. Autrement c’est l’avenir du Bénin qui est compromis. Car, où la mauvaise foi et le mensonge cohabitent, les frustrations s’accumulent et la révolte n’est souvent pas loin. En effet…