La douleur m’étreint les entrailles,
Mon cœur desséché dérive de représailles,
Quand l’espoir piétine l’espérance,
Le chaos et les pleurs se contrebalancent.
L’ignominie déserte à son tour le forum,
Pour laisser place à la rage atteignant son point culminant.
Si je perds subitement mon langage de chroniqueur pour retomber dans les dédales de la versification, c’est parce que l’espoir que nourrissait le peuple béninois au sortir de la deuxième et dernière séquence du règne de Mathieu Kérékou en optant pour un homme nouveau s’est effrité.
Aujourd’hui tous les Béninois sans exception aucune aimeraient retourner le cadran temporel pour se retrouver en 2006 afin de corriger ce qui peut encore l’être. Et si cela était alors possible, chacun aura l’occasion de se remettre en cause pour ne plus tomber dans les mêmes travers. Gouvernants et peuple auront alors la chance de rectifier le tir, les uns pour revoir leur méthode et les autres pour reconsidérer leur position et opérer un autre choix plus judicieux que celui de 2006.
Mais voilà que nul n’a le pouvoir de revenir en arrière puisque le temps est irréversible, capricieux et incontrôlable. A cet effet, la seule chose à faire est de servir de la chair à canon pour barrer la voix aux ennemis de la démocratie qui ont la nausée et l’insomnie tant que la constitution ne sera pas révisée. Mais s’il doit s’agir d’une révision téléguidée et télécommandée à sa guise, point n’a besoin de se lamenter car la providence et les mânes de nos ancêtres se chargeront des imposteurs.
Quant au peuple, l’heure a plus que sonné pour ouvrir grandement les yeux et éviter dorénavant de confier leur destinée à des économistes qui surfent maladroitement sur des chiffres au lieu de nourrir leur peuple. Même si la politique du chien aboie la caravane passe est le leitmotiv des actuels dirigeants, la caravane finira par s’arrêter un jour. Sèche tes pleures, peuple béninois, notre désillusion mortelle ne tuera pas tout le monde.
Je le jure !
Clarence DABANI