Ex-ministre d’État de la république de la Centrafrique et ayant servi dans les gouvernements du président Mathieu Kérékou, du régime Boni Yayi ; le docteur Zul Kifl Salami vient d’être nommé Chargé de mission du président Patrice Talon.
Aux côtés du chef de l’État à Djeddah lors de la visite officielle en Arabie Saoudite, il pourrait bien être un acteur majeur du régime de la rupture pour la conquête de nouveaux financements extérieurs. À cet effet, la finance islamique pourrait se présenter comme une opportunité intéressante à saisir.
Apparue en 1975 à Dubaï avec la Dubaï Islamic Bank, la finance islamique impose le respect de plusieurs principes religieux fondamentaux dans l’islam dont l’interdiction des intérêts assimilés à l’usure, la spéculation ou encore le financement d’activités interdites dans l’islam dont la vente de la viande du porc, la pornographie ou encore la vente de l’alcool.
Selon les estimations des institutions de Bretton Woods, les avoirs des banques islamiques ont été multipliés par 9 à 1800 milliards de dollars entre 2003 et 2013, soit une progression de 16% par an. Ces financements vont aujourd’hui au-delà de 2000 milliards et devraient atteindre 4000 milliards de dollars en 2020 selon les spécialistes. C’est conscient de cet important volume de transaction que le Bénin entend recourir à cette forme de financement.
Et pour ce faire, il faut un intermédiaire crédible pour y parvenir bien entendu que les musulmans sont les premiers visés par ce type de financement ouvert également à d’autres confessions religieuses. En nommant donc un expert comme Zul Kifl Salami, Ex-Directeur Exécutif de la Banque Islamique de Développement (BID) en 2003, Patrice Talon ouvre une précieuse porte vers la finance islamique.
Pour s’en convaincre, le chef de l’État entouré du ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, du Ministre Wadagni et du ministre des Affaires étrangères a paraphé des accords de financements avec la BID en présence de son directeur et du nouveau chargé de mission du chef de l’État béninois Zul Kifl Salami. En recourant donc à la finance islamique, le Bénin reste dans la logique d’optimiser ses ressources dans un contexte parfaitement difficile.
Après avoir recourir à plusieurs emprunts obligataires sur le marché financier de l’Uemoa, il se tourne vers les financements islamiques qu’il faut le rappeler sont basés sur les principes de l’islam comme mentionné plus haut. En nommant donc Zul Kifl Salami comme Chargé de mission, Patrice Talon vient de frapper un bon coup.
Ce qui devrait aider son gouvernement à trouver d’importantes ressources pour financer l’ambitieux budget exercice 2017 qui se chiffre à plus de 2010 milliards de francs CFA ; une première au Bénin. Notons que Zul Kifl Salami est auteur de plusieurs financements de projets au Bénin.
On peut citer : financement du bitumage de la route Dassa-Parakou avec une bretelle vers la sucrerie de Savè, les deux ponts sur le Mono et la Sazue, les études technico-économiques et le financement de la route Savalou-Djougou-Natitingou-Porga, le PGUD 2e phase, le millenium challenge account avec à la clé un don de 175 milliards de FCFA des USA destinés à la modernisation du port de Cotonou, l’entrée de la république du Bénin comme pays membre de la BID, la route Akpro-Missérété et bien d’autres projets.