(Il expose sa vision de l’entreprenariat africain)
L’Afrique était à l’honneur à Bruxelles du 16 au 18 octobre dernier à l’occasion de la deuxième édition du forum Rebranding Africa. Placée sous le thème « Investir en Afrique, Entreprendre pour l’Afrique », cette édition a connu la présence de plusieurs personnalités et experts du monde économique. A côté du premier ministre sénégalais et de l’initiateur de ce forum Monsieur Thierry Hot, il y avait l’ex patron de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Abdoulaye Bio Tchané. L’Expert dans son discours a posé un diagnostic parfait de l’environnement économique africain avant de faire des recommandations pour une nouvelle dynamique de l’entreprenariat sur le continent.
Mais bien avant de se lancer dans cet exercice, le président de l’Alliance ABT a rendu un vibrant hommage au feu président Mathieu Kérékou décédé le mercredi 14 octobre et qui a joué un rôle important dans l’enracinement de la démocratie au Bénin. Les investissements directs étrangers, le développement de l’entreprenariat en Afrique et les secteurs porteurs sur le continent ont été en effet, les grandes lignes du discours de l’homme qui se pointe en tête de liste dans les sondages dans la course à la présidentielle 2016 (selon Bénin Baromètre). Abordant le premier point, ABT a souligné que la bonne santé de l’économie subsaharienne a permis d’accroitre les investissements directs étrangers qui se sont accrus depuis 2013 de 35 % en dépit de l’irrégularité des taux (la tendance étant haussière). Cette performance s‘explique en partie par les ressources extractives mais surtout par l’industrie et la consommation ainsi que les nouvelles technologies, le commerce de détail, l’alimentation et les services financiers. Des résultats qui ne pouvaient être possibles si les Etats n’avaient pas travaillé à améliorer le climat des affaires et développer des reformes en matière de gouvernance et de politique économique.
La bonne nouvelle que le président ABT apporte est que l’investissement direct en Afrique tend à ravir la vedette à l’aide publique au développement. Il souligne surtout que l’Afrique pourrait davantage attirer des investissements si un accent particulier est mis sur la stabilité politique et le développement des infrastructures routiers.
Homme politique, mais aussi entrepreneur
Abdoulaye Bio Tchané loin d’être un homme politique est également un entrepreneur. A la tête d’un cabinet conseil, l’homme apporte son expertise au développement de nombreuses petites et moyennes entreprises. Et c’est à juste titre qu’il aborde avec aisance la question de l’entreprenariat en Afrique. Selon lui, les entreprises sur le continent sont trop petites, manquent de ressources adéquates et opèrent dans des secteurs peu matures. Malgré ce tableau sombre, l’entreprenariat gagne du terrain. D’ailleurs, l’Afrique subsaharienne est la zone où on enregistre le plus grand nombre d’activités entrepreneuriales qui sont à leurs débuts, selon le rapport 2014 de Global Entrepreneurship Monitor. L’entreprenariat en Afrique a fait de belles avancées. Grâces à de nouveaux entrepreneurs diplômés de grandes universités, experts en technologie et disposant d’opportunités de financement, l’on est passé d’un entreprenariat de nécessité à un entreprenariat d’opportunité. Cependant, ces entreprises ne créent pas suffisamment d’emplois et ont une courte durée de vie dû au faite qu’elles ont des difficultés pour avoir des financements. En dehors de ça, ces néo-entrepreneurs manquent cruellement de formation et ont une faible maitrise des marchés.
Les secteurs porteurs en Afrique
Si vous souhaitez investir en Afrique, il faut s’orienter vers les secteurs porteurs qui sont exposés ici par le président Abdoulaye Bio Tchané. Il s’agit du secteur des infrastructures qui devraient continuer de croitre compte tenu des besoins immenses du continent. Ensuite, il y a le secteur agricole : l’Afrique est le continent qui dispose de la plus grosse réserve de terres arables au monde. La forte démographie va induire des besoins importants dans le domaine agroalimentaire. Puis, il y a le secteur de la santé : de plus en plus de grands groupes médicaux ou cosmétiques s’installent en Afrique pour développer et adapter leurs produits aux besoins de ce grand marché de consommation. Et de nombreuses PME Africaines commencent à percer. Le secteur des TICS, jumelé à d’autres secteurs tels que le secteur bancaire ou celui des transports constituera un secteur de croissance important pour la modernisation de nos économies.
Enfin, il y a ce qui sera la lame de fond de la croissance africaine, le secteur des biens de consommations qui sera dopé par l’amélioration des revenus des habitants et l’expansion de la classe moyenne. D’ici 2025 l’Afrique comptera plus de 100 villes avec une population supérieure à 1 million d’habitants. Cette croissance démographique, cette urbanisation et la place plus grande de la classe moyenne vont doper des secteurs tels que la construction, mais aussi les services bancaires et financiers ainsi que les nouvelles technologies. ABT montre qu’il a une parfaite maitrise de l’environnement économique africain en général et béninois en particulier ; c’est donc un candidat qui pourrait rehausser l’image du Bénin, une fois à la magistrature suprême.
