Toko-Adambi: vers un clash politique ?

Après sa suspension de tous les organes dirigeants du parti Bloc Républicain, Samou Seïdou Adambi a été aussitôt limogé du gouvernement par le président Patrice Talon. Ces deux faits politiques majeurs feront désormais de l’ex-ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau une personnalité politique désœuvrée à moins qu’il en décide autrement. Comme en 2023, on pourrait assister au scénario Janvier Yahouedéou-Hervé Hêhomey.

Comme l’ex-ministre des transports Hervé Hêhomey l’a fait en 2023, va-t-on assister à la volonté de Samou Seïdou Adambi de reprendre son siège à l’Assemblée nationale en lieu et place de son suppléant, Charles Toko ?

Tant que l’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau qui vient d’être éjecté du gouvernement n’a pas dit son dernier mot, il est fort probable que tout peut arriver. Samou Seïdou Adambi a subi deux lourdes sanctions politiques après avoir décidé en solo d’entreprendre des initiatives subversives d’une énorme gravité, à en croire le communiqué final du parti Bloc Républicain.

L’actualité politique relatif à ce dossier a suffisamment apporté de l’eau au moulin de l’opinion publique qui a bien cerné les raisons pour lesquelles Samou Seïdou Adambi a été sanctionné par le bureau exécutif national de son parti d’une part et d’autre part par le chef du gouvernement, le président Patrice Talon. Maintenant, que va-t-il faire ? Deux options s’offrent à l’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau.

La première, c’est naturellement se remettre en cause c’est-à-dire reconnaître son tord et au même moment reconnaître que le bureau exécutif national de son parti politique et le chef de l’Etat ont dû prendre les taureaux par les cornes pour que le respect du système partisan ne soit jamais hypothéqué par qui que ce soit, fut-il ministre.

C’est donc un signal fort et une ferme mise en garde que le ministre Abdoulaye Bio Tchané et le président Patrice Talon ont lancé aux personnalités politiques du régime afin d’éviter d’autres dérapages de cette nature qui visent à saper les réformes politiques acquises de hautes luttes par la mouvance sous la huitième législature. La seconde option est tributaire de la capacité de Samou Seïdou Adambi à calmer le jeu. S’il n’opte pas pour cela, il peut se montrer revanchard.

Ainsi, on ne verra pas un Samou Adambi qui aura compris la leçon mais quelqu’un qui est décidé à appliquer la loi du talion. Charles Toko qui est son suppléant et au profit duquel il a démissionné lui concédant ainsi son siège à l’Assemblée nationale peut alors subir les représailles de l’ex-ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau.

Se fondant donc sur la constitution et surtout sur la jurisprudence de la cour constitutionnelle dans le cas Janvier Yahouedéou-Hervé Hêhomey, Samou Seïdou Adambi peut pousser l’ancien maire de Parakou à la porte au Palais des Gouverneurs. Les prochains jours vont mieux nous édifier sur le sort que Samou Seïdou Adambi peut réserver à son compagnon politique, son frère et ami, Charles Toko.

Mais en politique, il n’y a pas d’amis. Il n’y a que des intérêts. Pour le moment, le député Charles Toko est dans une situation inconfortable. Au regard du contexte actuel, il n’est plus sûr de terminer son mandat de député. Wait and see.

Patrice Gbaguidi

Le Soleil Bénin Info

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