Pour dépeindre l’ambiance fétide qui a prévalu hier au Palais des Gouverneurs : le vote des trafiquants politiques qui entrèrent dans l’histoire par le trou de derrière, je n’ai pas pu trouver mieux que ce titre inspiré de Sony Labou Tansy pour avancer. L’Etat Honteux. Aussi, je ne saurais livrer ma réflexion sans une pensée pieuse pour les députés morts hier de soif, pour avoir voté pour la levée de l’immunité parlementaire de l’Honorable Barthélémy Kassa pour qu’enfin la vérité se manifeste sur ce qu’il convient d’appeler sans exagération, le braconnage économique du siècle.
Le Bénin sous les derniers soubresauts de la Refondation, sans nul doute a atteint le sous-sol de la dérive, la nappe phréatique de la corruption avec le Scandale du PPEA2. Pour avoir eu ce courage de n’être cette fois-ci que 38, sans le soutien de la « télécommande », chers députés de la Nouvelle Conscience, la nation par notre clavier vous allume ses fières chandelles.
Le petit peuple qui détient en réalité tout le pouvoir, a compris le message contenu dans ce vote, opéré hier par une association patricide de malfaiteurs, cauris et alliés de la fange, et qui autorise sous couvert de la démocratie, le pillage en réseau des ressources mises à disposition par les partenaires techniques et financiers pour soulager les peines des pauvres populations.
Les masques tombent. Le peuple, un peu plus chaque jour, sait à l’avenir sur qui compter et il ne fera pas de cadeau. Puisque certaines de nos formations politiques ont raté le coach pour les présidentielles de février prochain, en s’adonnant à cette triste parade, où des élus de la nation osèrent lever la main pour que la vérité soit étouffée.
Pourquoi donc tout ce raffut, ce battage médiatique autour d’un scandale en réseau dont on connaissait l’issu ? A quoi a servi les 700 millions de nos pauvres sous versés au cabinet d’audit international ? Comment peut-on aimer un pays, le clamer haut et fort, et ceci à toutes les occasions, (je m’adresse au premier des élus de la nation, le Docteur Thomas Boni YAYI), exprimer une volonté de lutte contre la corruption aux yeux de la communauté internationale, et permettre que des députés de sa mouvance bloque le processus ? Le ver est dans le fruit.
Aujourd’hui il est clair que nous avons du plomb dans la tête, et sans les hauts fourneaux de la Nouvelle Conscience, il ne peut fondre et permettre à ce pays de décoller véritablement.
A qui s’en prendre ?
Le scandale du PPEA2 prend sa source dans notre penchant pour la corruption électorale qui relève de l’inconscience à tous les niveaux. L’argent de l’eau détourné, empoché pour s’acheter les voix des mêmes populations qui se plaignent. Lorsque les billets de banque circulent personne ne se pose de question sur leur provenance. Eh bien voilà.
Des députés à tout prix, sans une base électorale, sans système partisan où le militantisme est la chose la mieux partagée. Les dégâts sont immenses. Ils n’ont pas bouffé seuls les sous. Autant ils les ont sorti des caisses de l’Etat en réseaux, autant ils l’ont distribué en réseau.
Chacun a aujourd’hui une partie des forages chez lui, une partie des écoles, une partie des centres de santé, une partie des routes. Mais il est dit que celui qui a une partie d’un bien ne l’a pas en entier. Le moment est proche et il nous faut faire l’option de la rupture.
