La meilleure autorité n’est pas celle qui savoure en permanence ses attributs de pouvoir mais celle dont le passé, la méthode, la façon de faire inspirent confiance, donnent envie de l’imiter et de déplacer nos propres limites.
L’autorité qui force pour obtenir obéissance et soumission, n’est simplement pas une autorité positive. C’est ce que disent l’école des chefs et la psychologie éducative.
Lorsque le pouvoir de réquisition devient systématique et symptomatique dans un système de gouvernance, c’est qu’il y a crise d’autorité et une incapacité à dialoguer et convaincre.
N’est chef que l’éducateur. Ne prends aucune responsabilité si c’est uniquement pour y faire des dictées. L’homme n’est pas du bois sec, il est une vie qui a des envies et des façons de voir. C’est sur la psychologie des individus et les dynamiques de groupes que les vrais chefs agissent. Ces derniers ne diabolisent rien, accompagnent les autres dans leurs efforts d’amélioration. Ce sont des personnes souvent simples qui savent s’oublier un peu pour rehausser la qualité humaine et le désir du bien chez les autres. Tant mieux si vous désignez ces personnes leaders. Quand je suis avec une personne, je cherche à voir en quoi elle peut m’influencer par ces bonnes méthodes et manières. Le reste n’est plus mon affaire car je sais que derrière tout système en apparence sans tâches s’y trouvent des poubelles non vidées.
Je n’idéalise personne mais tout homme aspire à l’amour pour le prochain; le problème est que l’égoïsme et la haine nous guettent en permanence. Alors, maires et préfets quels sont vos défis communs pour vos territoires partagés?
Tout maire est aussi une autorité, la première autorité légitime et légale au niveau local et un représentant de l’État. Doit-on l’occulter? Je ne crois pas. Même le chef de village est un représentant de l’Etat. N’oublions surtout pas que les collectivités locales s’administrent librement, c’est une prescription constitutionnelle en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
Être dépositaire de l’autorité de l’État ne veut pas dire qu’on est le seul représentant de la puissance publique, l’autre définition de l’État. Nous avons de sérieux problèmes conceptuels en matière de gouvernance publique au Benin. Les cafouillages conceptuels et la mauvaise foi sont à la base de nos méthodes de travail inadaptées. Dommage pour mon pays. J’ai même honte d’entendre certains propos démontrant que la gouvernance territoriale est dans une pure confusion de rôles. J’ai mis huit (8) années à faire une recherche lexicale sur le système de gouvernance afin d’aider nos dirigeants et futurs dirigeants à se décomplexer pour aller à l’école des chefs positifs et non à l’école de Jean Bedel Bokassa, Siad Barré,… J’ai offert un carton au CEFAL.
Nous aimons trop faire du juridisme au Bénin. Où est cet État de droit dont on chante les exploits avec nos méthodes sélectives de la vérité. Travaillons un peu nos méthodes. Parfois, nos méthodes trahissent nos intentions à force de prendre tout le monde pour des cons.
Que chaque préfet et chaque maire aient un tableau de bord de convergence territoriale mettant en évidence la coproduction des dynamiques territoriales sans pouvoirisme et triomphalisme.
Un peu d’ouverture et moins de suffisance et nous parviendrons à faire ensemble pour vivre ensemble en harmonie.
On nous a promis la ligne de démarcation suivante pour le quinquennat : « ENSEMBLE POUR LE NOUVEAU DÉPART »
Quel bilan faisons-nous de l’opérationnalisation de ce cri de rupture, quinze mois après ?