Avec sa marge financière non négligeable, l’homme d’affaire Patrice Talon utilise les manières fortes pour se faire annoncer dans le débat politique entrant dans le cadre des présidentielles de février 2016.
Intervention télévisée et radiophonique avec un choux gras dans la presse écrite. Il n’échappe pas à l’observateur international qui fixe bien son regard sur le magnat du coton béninois et ancien patron de la société Bénin Control SA.
Nous sommes en démocratie et si quelqu’un se sent capable de diriger le pays et de faire mieux que ceux qui sont actuellement au pouvoir, est le bienvenu. Mais attention ! le Palais de la Marina n’est pas là pour tout le monde et pour n’importe qui. Il y a des critères qu’il faut remplir surtout dans le contexte socio-économico-politique actuel.
Le chroniqueur n’a rien contre Talon mais estime que le moment qu’il a choisi pour tout donner est mal venu pour deux raisons. Premièrement: En 2006, c’est lui qui a mis tous les moyens nécessaires pour l’élection de Yayi Boni. Il été ensuite appelé en renfort dans le cadre de la réalisation de la Lépi en proposant du personnel mis à la disposition du CPS-LEPI. L’honorable Candide Azannaï a dit sur une des chaînes de télévision que cet homme détenait une clé sur laquelle sont enregistrées les informations du peuple béninois parlant du fichier électoral.
De quel droit pouvait-il garder de telles informations d’intérêt national et nous dire qu’il est le premier investisseur béninois? Nous devons mesurer sa complicité avec le pouvoir qui n’a même pas pu oser évoquer ce sujet dans le débat. Je veux croire que Talon est victime d’une quelconque méchanceté de la part du régime, mais j’ai la ferme conviction que Yayi n’a pas totalement tort même si le sujet de la révision de la constitution est celle qui a caractérisé des débats. Sinon qu’est-ce que Talon a fait entre 2006 et 2011 pour limiter les dégâts de l’appareil Yayi alors qu’il était bien écouté par le Chef de l’Etat? A part réclamer le monopole dans le secteur cotonnier, la privation de l’outil industriel de la Sonapra dont il a été le preneur avec la Sodéco en tant actionnaire majoritaire ?
Question. Deuxièmement: Bien avant 2011, le dossier PVI était déjà en jeu et puisse que le régime ne lui était pas favorable, cet homme a tenté de rejoindre l’opposition montrant sa force de frappe au régime qui s’est plié à sa raison pour obtenir son appui financier en 2011. Alors la refondation est née. Les douaniers seront mis à rude épreuve à cause du PVI de Patrice Talon et le chef de l’Etat n’hésitait pas à narguer les disciples de Saint Mathieu. Au port de Cotonou, la colère augmente dans le rang des usagers qui doivent laisser leur compte bancaire à Bénin Control de Patrice Talon.
Nous avons tous suivi la guéguerre des hommes d’affaires et sociétés opérant dans le port. J’ai encore de la mémoire pour cette brave dame, le colonel Egoulety de la douane actuellement à la retraite qui a été au front de cette lutte d’influence négative de Bénin control et ses conséquences sur les activités personnel de la douane. Un homme engagé pour la cause nationale peut-il se permettre qu’une couche socioprofessionnelle de l’état aussi importante soit malmenée au détriment d’une société privée contractuelle? La société passera, le personnel restera et l’histoire sera gravée dans les mémoires.
Je me repose la question sur son implication dans le KO de 2011, car bien après, il n’a pu rien dit sauf quand les difficultés ont commencé. En réclamant le monopole dans le secteur du Coton et l’outil industriel de la Sonapra, Patrice Talon n’a plus pensé aux autres béninois qui ont des espoirs sur les épaules! Je ne suis pas contre Patrice Talon, mais je me demande si cet homme est bon pour diriger un pays comme le Bénin en 2016 ?