Quand les autorités étatiques se targuent et bombent le torse en affirmant que l’économie béninoise a connu un bond qualitatif de tel ou tel pourcentage ces derniers temps, cela n’a rien d’extraordinaire. Seulement, il s’agit d’une histoire de dernier. C’est en somme l’anecdote de celui qui est toujours à la queue mais qui améliore ses performances même étant toujours dernier. Sinon, qui alors pourrait nous dire qu’en faisant un nouveau score source de fierté pour les autorités, le Bénin a dépassé tel ou tel autre pays. Dans la sous-région ouest-africaine, sur quel pays avons-nous pris le pas ? Honnêteté économique oblige, les autorités concernées n’ont qu’à dire la vérité au peuple, comme quoi le Bénin a amélioré ses chiffres référentiels économiques tout en restant dernier.
Il ne peut même en être autrement quand on sait que la tomate consommée ici provient du Burkina-Faso, pays sahélien aride avec des terres complètement hostiles à la culture des agrumes. Pourtant, et bien pourtant ce sont les Hommes intègres qui fournissent de quoi réchauffer la marmite aux populations d’un pays à végétation verdoyante comme le Bénin. Si l’huile ne vient pas de la Côte-d’Ivoire alors ce serait les autres produits de premières nécessités qui sont importés du Mali, du Niger, du Ghana et autres. Même l’or blanc dont le résultat est brandi par certains comme la prunelle des yeux ne comblera point les attentes tant que des nations comme le Mali auront une meilleure politique agricole que le Bénin.
En définitive, pour asseoir les bases d’une économie prospère, stable et durable, il faut à tout prix retourner à la terre, se doter d’une puissante voire offensive politique agricole qui assure d’abord l’autosuffisance alimentaire afin que le surplus puisse être exporté. En termes clairs, c’est seulement lorsque le Bénin va commencer par exporter ses produits agricoles et surtout vivriers que nos chiffres référentiels détermineront la croissance économique. Dans le cas contraire, tout chiffre brandi çà et là, ne constitue que du leurre dans la mesure où le Bénin ne marque sa présence ni sur le marché sous régional, ni sur l’international. Seule la vérité au peuple lui fera prendre conscience pour de meilleures perspectives.
Je le jure !
Clarence DABANI