(Yayi veut remettre en ordre ce qui a été mis en désordre)
Interpellé de toute part aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur sur les fraudes et irrégularités flagrantes qui l’ont émaillé, le chef de l’Etat entend voir annulé le dernier concours de recrutement dans la fonction publique. Ceci, pour éviter l’explosion de la bombe sociale et pour préserver la paix dans le pays.
Le peuple béninois est encore sous le choc après la proclamation des résultats des récents concours au profit du ministère des finances. En effet, les résultats de ce concours ont révélé de nombreux dysfonctionnements : admission des parents proches de certains caciques du régime Yayi, admission de candidats n’ayant pas le profil requis ou encore l’admission de candidats à plusieurs concours s’étant organisés le même jour, à la même heure…En plus de cela, le syndicat des agents de la douane est monté au créneau pour dénoncer le nombre pléthorique de candidats admis au concours de la douane alors que le besoin en personnel n’étant pas opportun.
Conscient du fait que ces irrégularités dénoncées çà et là sans cesse n’honorent pas son régime et sont de nature à ternir son image et celle de la République elle –même, le chef de l’Etat, apprend-t-on, est dans la logique d’annuler ce concours. Même s’il faut saluer et encourager cette idée du premier magistrat d’apaiser la tension sociale et la polémique, c’est inversement regrettable qu’à chaque concours de recrutement dans la fonction publique, le chef de l’Etat soit obligé de procéder à son annulation pour cause de faux et des tonnes de fraudes hors gabarit. Pire, aucun acteur impliqué dans l’organisation de ses concours à polémique n’est interpellé devant la justice.
Et la même pagaille se poursuit avec le pouvoir en place. A quelques mois de la fin de son mandat, le Docteur Boni Yayi est plus que jamais obligé de rechercher la sortie par la grande porte. En effet, le Bénin, sous son mandat, est désormais vu de l’extérieur comme un pays corrompu et de plus en plus régionaliste. En témoigne le retrait des Pays-Bas du projet PPEA 2 depuis plusieurs mois déjà. Il urge donc à la veille de la présidentielle de février 2016 que le peuple béninois fasse le meilleur des choix pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs les années à venir.