Un président est fort, si fort qu’il n’a pas besoin d’un bras de fer avec quelque citoyen que ce soit avant de légitimer sa force. Il est si fort, disais-je, qu’il doit éviter toute bataille, encore moins, tout combat surtout frontal. Mais je suis peiné de constater que l’homme du Changement, le chantre de l’Emergence, sa haute majesté de la Refondation, le chef de l’Etat, chef du gouvernement, ministre de la défense, président de la république, premier magistrat de la république, son Excellence Boni Yayi ne perçoit pas les choses de la même manière que moi son simple serviteur, compatriote et administré soumis. Je dis haut et fort que mon président Boni Yayi ne doit pas s’abaisser en se versant dans un bras de fer avec les syndicalistes. Il doit se mettre au-dessus de la mêlée, regarder les choses avec beaucoup d’à-propos et prendre les décisions avec assez de recul.
Il ne doit jamais oublier qu’il est mon père, ton père et son père pour devenir alors à la fin le père de toute la nation. Car, en se livrant à une défalcation chaque fois que l’occasion se présente, le président va finir par envenimer la situation, si ce n’est pas encore le cas. De toutes les façons, la grève s’est complètement radicalisée maintenant que les salaires de février non seulement ont eu de retard, mais aussi a été amputé d’une bonne partie pour fait de grève. Les enseignants en cette occasion ont alors annoncé à visage découvert la grève totale et radicale avant même que les centrales syndicales ne la lancent. Et à cette allure, les grévistes n’ont plus peur de rien, puisque ‘’cabri mort n’a pas peur de couteau’’.
Et Boni Yayi, en refusant depuis son arrivée au pouvoir de prendre de la hauteur devant les situations difficiles, se fragilise face à un peuple qui solidaire, décidé et revanchard. Le salaire d’un Agent permanent de l’Etat nourri tout au moins dix personnes. Bombe à retardement. Goliath n’a jamais battu David. Dieu le sait.
Je le jure !
Clarence DABANI
