Tristesse, désillusion, frustration, déception… Les mots ne suffiront pas pour décrire l’état dans lequel se trouve aujourd’hui Razack babatundé Olofindji. Un des artisans de l’accession du chef de l’Etat au pouvoir en 2006 et de son Ko inédit de 2011, Tundé a du mal à cerner les raisons de la distance créée entre lui et le chef de l’Etat : « c’est comme si on m’a volé Boni Yayi… a-t-il lancé, les larmes presque aux yeux…
Si ce n’est pas de l’indifférence que le chef de l’Etat manifeste aujourd’hui à l’égard de son frère et ami intime Tundé, cela doit bien y ressembler. Après avoir pris assez de risques même parfois au prix de sa vie et encaissé beaucoup de coups sur le terrain politique rien que pour la cause du Président de la République, RazackOlofindjibabatundé est purement et simplement catalogué et mis en rade. Impossible pour lui de rencontrer aujourd’hui le chef de l’Etat pour lui dire quoi que ce soit.
Impossible également pour lui de joindre le Président de la République au téléphone. Inimaginable ! Qui l’eût cru ? Mais pour quelle raison Razack Olofindji babatundé fait objet de cet étonnant traitement de la part du chef de l’Etat ? Enigme. Quand on sait que le dénigrement, la béninoiserie et le sabotage sont souvent l’arme favorite de ceux qui veulent plaire à Yayi en vue d’obtenir tel ou tel avantage, il n’est pas exclu que Tundé soit présenté comme une peste que le Président de la République doit fuir. Qui sait ! Au détour d’un entretien accordé aux confrères du Matinal, Tundé déclare : « c’est comme si on m’a volé Yayi… ».
Quand on connait l’engagement et la détermination sans borne déployée par cet opérateur économique pour l’accession de Boni Yayi à la magistrature suprême, on est à mille lieux d’assister au traitement qui est le sien aujourd’hui. « Le Chef même sait le rôle que chacun a joué pour lui en son temps », « c’est moi qui ai conçu le logo cauris… » Précise Tundé. En soutenant coûte que coûte Boni Yayi, Razack Olofindji babatundé estime que c’était pour lui démontrer son amitié et son sens de fraternité et qu’ il n’attendait pas que le chef de l’Etat lui décroche la lune mais qu’il lui apporte son soutien là où l’intervention des pouvoirs publics est nécessaire pour la signature de certains contrats.
C’est dans ce sens qu’il a espéré en vain la contribution du Chef de l’Etat pour l’un de ses projets que la Banque mondiale et le Millénium Challenge Account (MCA) avaient pourtant très apprécié. Le projet de la zone économique de développement, dont il est le promoteur, devrait faire du Bénin « le Dubaï de l’Afrique ». Si son projet venait à être exécuté, notre pays deviendra un grand pays de transit. C’est une véritable aubaine pour le Bénin. Hélas, cet important vaste projet de Tundé, comme celui de nombreux autres opérateurs économiques béninois qui ont cru et vu en Boni Yayi l’homme providentiel, est toujours dans les tiroirs. Pourquoi Yayi se comporte-t-il de la sorte avec ses amis ? Tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre l’ont aidé et porté au pouvoir se sont tous retrouvés sur le carreau.
Mais le cas Tundé se révèle aujourd’hui comme un véritable drame. Abandonné à son propre sort après ses bons et loyaux services au chef de l’Etat, Razack Olofindji babatundé ne sait plus à quel saint se vouer. Du point de vu développement de ses affaires au Bénin, ce n’est pas l’extase. Seul Dieu peut témoigner des acrobaties et funambulismes qu’il est obligé de faire pour maintenir encore en vie la plupart de ses entreprises en grande difficulté. En effet, si Aliko Dangoté est devenu l’homme le plus riche d’Afrique, c’est parce que les autorités nigérianes l’accompagnent dans ses projets, le protègent et l’assistent dans toutes ses initiatives pour le développement du Nigéria. Des hommes capables de rivaliser avec Dangoté, nous les avons. Parmi ces hommes d’affaires de qualité que compte le Bénin, figure en bonne position Razack Olofindji babatundé. Il n’a jamais marchandé son soutien à Boni Yayi. Il affirme d’ailleurs ne pas regretter d’avoir soutenu « son frère » Yayi Boni. « C’est une leçon que la vie m’a donnée » confie-il, très triste, aux confrères du matinal.
Par ZekAdjitchè ALAFAÏ