Yayi-Nago : Le divorce

La crise socio-politico-économique que traverse le Bénin a atteint son degré supérieur de pourrissement avec les deux hautes personnalités de l’Etat qui connaissent actuellement des relations tendues et inquiétantes.

De sources bien introduites, le président de l’Assemblée nationale Mathurin Coffi Nago et Boni Yayi ne s’entendent plus. Osons le dire ! La crise entre ces deux hautes personnalités du Bénin est si profonde que certaines indiscrétions avancent que le chef de l’Etat ne décroche même plus les appels de Mathurin Coffi Nago. Les raisons sont simples. Pour Boni Yayi, le président de l’Assemblée nationale ne l’a pas assez soutenu ces derniers temps surtout dans le rocambolesque rejet du budget de l’Etat exercice 2014. Le plus grave est que Mathurin Coffi Nago souhaiterait rencontrer le chef de l’Etat pour lui transmettre certaines propositions afin de juguler la crise sociale en cours, mais celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et ne veut rien savoir de la deuxième personnalité de l’Etat. Ce divorce qui est sans aucun doute le signe de la fin des temps, ne fait que compliquer la situation déjà critique du gouvernement qui, bientôt n’aura plus personne pour le défendre. L’heure des grandes conclusions a alors sonné. La voix des sans voix résonne en ces termes : la démocratie est si chère aux Béninois que quiconque voudra la remettre en cause verra sur son chemin ses propres amis, ses enfants, ses alliés et ses admirateurs se dresser comme un seul homme contre lui pour faire triompher la liberté, la justice, le droit et les acquis démocratiques même si ce serait au prix du sang, de la sueur et du péril.

Ceci constitue des signaux forts que toutes les couches de la population enverraient à tout chef d’Etat béninois qui tentera de quitter le droit chemin qui mène à la paix. C’est sans faille ce message que le président de l’Assemblée nationale Mathurin Coffi Nago a envoyé à plusieurs reprises au premier magistrat Boni Yayi ces derniers moments. Mais n’ayant pas compris ces signaux d’avertissement et ; dans sa logique de tout maîtriser et de tout caporaliser, le chef de l’Etat a commencé par traiter le président de l’Assemblée nationale en enfant égaré, sorti de rang et moules préfabriqués. Si les députés ont rejeté la loi des finances exercice 2014 (Budget de l’Etat), que peut Mathurin Coffi Nago devant la pertinence des argumentaires de ses collègues ? Si les Députés refusent de se plier aux ordres ‘’désordonnés’’ et intempestifs de la Cour constitutionnelle, que peut Mathurin Coffi Nago devant cette position hautement politique et démocratique ? Si le chef de l’Etat, en voulant s’en prendre à Talon et Ajavon, s’est fourvoyé, que peut Mathurin Coffi Nago dans cette maladresse étatique ? Si enfin les policiers ont maté les syndicalistes avec la complicité du Préfet Azandé entraînant du coup une paralysie générale de l’administration publique, que peut enfin Mathurin Coffi Nago devant l’accomplissement divin de ce qui a été écrit ? A chacun de se faire ses opinions.

Clarence DABANI

Author:

Share This Post On
468 ad

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *