Après moult atermoiements, Boni Yayi a fini par nommer Samuel Batcho comme directeur général du Port autonome de Cotonou. A y voir de près, cette nomination est bien calculée et bien calibrée. Elle sonne comme une volonté du chef de l’Etat d’envoyer un signal de bonne gouvernance aux Etats-Unis d’autant que le Bénin a perdu le deuxième compact du MCA surtout à cause de la corruption à gogo qui touche le pays de plein fouet.
Le casting qui a abouti à la nomination de Samuel Batcho au poste de directeur général du Port autonome de Cotonou, n’est rien d’autre que la confiance placée en lui par les Américains et surtout par le Chef de l’Etat. En effet, Samuel Batcho, pour ceux qui ne le savent pas encore, est celui-là même qui a succédé au sieur Simon-Pierre Adovèlandé à la tête du Millenium Challenge account (Mca), déjà dans le viseur des Américains pour faits de corruption.
En faisant confiance à Samuel Batcho pour conduire cette importante initiative, le pays de l’oncle Sam a indirectement donné les indices d’un homme intègre, dur mais juste et qui ne transige pas avec les règles de la bonne gouvernance. Et c’est donc à juste titre, ce qui a poussé aujourd’hui le président de la République Boni Yayi à lui réitérer sa confiance afin de redresser la barre déjà assez tordue en ce qui concerne la modernité du port du Cotonou, mais aussi et surtout le renouvellement du second compact du Mca que le Bénin a perdu en raison de la corruption qui touche le pays à plusieurs égards. C’est donc un gros point que Yayi vient de gagner auprès des Etats-Unis avec cette nomination à la tête du port autonome de Cotonou.
En clair, Samuel Batcho est sans aucun doute, l’homme de la situation. Celui qu’il faut dans le contexte actuel pour imprimer un nouveau dynamisme et une nouvelle dynamique au Port de Cotonou. Les Etats-Unis qui cherchaient à tout prix à barrer la voie au commerce de la drogue, dont le Bénin était devenu un pays de transit par excellence et une plate-forme tournante, ont tôt fait d’imposer au Bénin des réformes donnant plus de garantie aux étrangers en ce qui concerne les opérations portuaires à Cotonou. Avec cette initiative fortement réussie par l’installation du guichet unique et la sécurité renforcée au Port, les Américains ne chercheront qu’à positionner au bout du rouleau leur homme de main. Et c’est Samuel Batcho qui répond le mieux au profil recherché par les autorités américaines. Le dévouement et l’engagement de l’homme au Mca n’est plus à démontrer.
L’un dans l’autre, Samuel Batcho a atterri au Port autonome de Cotonou comme l’homme de la situation et le dernier recours, pour sauver une fois encore les meubles en décrépitude. Ce prolongement de la confiance depuis le Mca, un prolongement qui étale ses tentacules sur le milieu portuaire, est visiblement la preuve que Boni Yayi reste engagé et préoccupé par l’obtention du second compact du Mca. Les efforts sont déployés dans tous les sens en matière de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ; tout ceci, pour rassurer les Américains. En homme bien averti et aguerri, Samuel Batcho y va en silence avec sa devise d’efficacité dans la discrétion.